Bien que de nombreux Etats fassent plus d’efforts pour éradiquer les mutilations génitales féminines, elles se poursuivent à travers le monde, en partie en raison de la « nature clandestine » de ces déplacements transfrontaliers contournant les interdictions, indique le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme dans un communiqué.
Ce phénomène, difficile à chiffrer, touche notamment des filles vivant en Europe ou aux Etats-Unis, souvent pendant les vacances scolaires, mais d’autres régions sont concernées, selon un rapport du Haut-Commissariat envoyé vendredi aux médias.
Bien que les « mutilations génitales féminines transfrontalières » aient toujours existé, l’un des facteurs qui favorisent désormais ces déplacements en Afrique est la différence de législation entre pays, explique le rapport, qui indique que la majorité des pays de ce continent les ont « spécifiquement criminalisées ».
« Les mutilations génitales féminines s’inscrivent dans un continuum de violences fondées sur le genre et n’ont pas leur place dans un univers respectueux des droits humains », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, dans le communiqué.
Il appelle les Etats à « veiller à adopter une approche globale concertée » pour s’attaquer aux causes et conséquence de cette pratique, « notamment en harmonisant leurs cadres juridiques et politiques (…) s’ils veulent vraiment respecter leurs engagements de mettre fin à cette pratique préjudiciable partout dans le monde ».
Les filles sont dans certains cas emmenées dans des pays qui servent de « plaques tournantes transnationales de mutilations génitales féminines », dénonce l’ONU, sans préciser lesquels.
M. Türk appelle également les pays à renforcer la collecte de données, même s’il souligne que la nature clandestine de ces déplacements les rend difficile à chiffrer. Les statistiques manquent particulièrement au Moyen-Orient et en Asie.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population, plus de 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales. En 2024, il est estimé que 4,3 millions de filles risquent d’en subir à leur tour.
« Si la pratique se poursuit au rythme actuel, il est estimé que 68 millions de filles auront subi des mutilations génitales féminines entre 2015 et 2030 », indique le Haut-Commissariat.
Selon le rapport, il y aurait dans l’Union européenne 600.000 femmes ayant subi des mutilations génitales féminines et 190.000 jeunes filles sont exposées à ce risque.
© avec l’AFP
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