La France se cherche toujours un Premier ministre, Macron conclut ses consultations

La quête d’un chef de gouvernement en France est-elle proche de son dénouement, près de deux mois après les législatives? Emmanuel Macron a reçu dans la journée du 2 septembre 2024, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve et le président de région, Xavier Bertrand (droite), mais c’est un troisième profil, moins politique, qui semble tenir la corde, celui de Thierry Beaudet.

Objectif de ces consultations qui s’accélèrent: trouver un chef de gouvernement qui ne soit pas aussitôt censuré à l’Assemblée nationale, les élections législatives anticipées ayant conduit à une chambre basse sans majorité.

Dans une France profondément divisée, le gouvernement démissionnaire depuis 48 jours, une situation inédite, continue de gérer les affaires courantes.

Le nom de Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), inconnu du grand public, a commencé à circuler depuis le 2 septembre et semble tenir la corde pour devenir Premier ministre dans une configuration quasi-ingouvernable.

Troisième chambre de la République avec l’Assemblée et le Sénat, le CESE regroupe 175 membres représentant la société civile française.

« L’idée générale est de regarder si les hypothèses Cazeneuve et Bertrand sont viables au regard du critère de stabilité« , a confié un proche du président français Emmanuel Macron. Avant de prévenir qu’il peut « avoir d’autres noms en tête ».

 « Option très sérieuse« 

Et de fait, l’hypothèse du patron du CESE, âgé de 62 ans, a commencé à circuler. Certaines sources assurent même que l’affaire était entendue dès avant ces nouveaux entretiens à l’Elysée, qui seraient voués à écarter les ténors politiques reçus par le président.

Emmanuel Macron a échangé avec Thierry Beaudet dans le cadre de ses précédentes discussions institutionnelles, a fait savoir son entourage.

« C’est une option très sérieuse« , assure à l’AFP un proche du chef de l’Etat qui connaît « très bien » Thierry Beaudet et évoque des « indices sérieux » en faveur de sa nomination à Matignon. « C’est une réponse solide et nouvelle à ce besoin de dialogue dans la société, en particulier avec les forces sociales« , plaide-t-il.

Chez les partenaires sociaux, cette option est accueillie avec une bienveillance teintée de prudence.

C’était pourtant en favori que Bernard Cazeneuve a ouvert le bal, lundi pendant une heure quinze, de ces nouvelles consultations à l’Elysée, avant d’être raccompagné jusqu’au vestibule par le chef de l’Etat.

MM. Macron et Cazeneuve entretenaient des relations confiantes au début de la présidence de François Hollande (2012-2017).

Bernard Cazeneuve, 61 ans, était ministre de l’Intérieur au moment des sanglants attentats jihadistes de 2015, puis Premier ministre des derniers mois du quinquennat de François Hollande.

Il a quitté le Parti socialiste (PS) en 2022, farouchement opposé à l’alliance avec le principal parti de gauche radicale LFI, au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). L’alliance actuelle de la gauche, le Nouveau Front populaire (NFP), est aujourd’hui composée de LFI, du PS, du PCF et des Ecologistes.

Si le scénario Cazeneuve venait à s’imposer, il devrait bénéficier d’un soutien tacite d’au moins une partie des socialistes, outre celui du bloc central et d’une partie de la droite.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est resté très réservé lundi, concédant seulement qu’il y « réfléchirait » si M. Cazeneuve « obtient l’abrogation » de la réforme des retraites. Tout en disant redouter qu’il soit « en réalité prisonnier d’une majorité, une coalition, celle d’Emmanuel Macron« .

Avec AFP

source