Depuis les États-Unis, l’agence de notation Moody’s estime que la chute du gouvernement de Michel Barnier, votée mercredi 4 décembre 2024 au soir par les députés, « réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques » de la France et « aggrave l’impasse politique du pays ».
« Ce vote reflète l’environnement politique fracturé du pays » et « cet événement est négatif pour le crédit », soit la note du pays, indique Moody’s, une des trois agences de notation mondiales, dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.
Michel Barnier doit présenter jeudi 5 décembre 2024 au matin sa démission au président de la République Emmanuel Macron.
Pour la première fois depuis 1962, un Premier ministre a été renversé par l’Assemblée nationale après avoir engagé sa responsabilité.
L’objectif du gouvernement était de réduire son déficit public à 5% du PIB l’an prochain, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif.
Pour 2024, le déficit public, initialement prévu à 4,4% du PIB, devrait finalement atteindre 6,1% en 2024, du fait notamment de recettes bien moindres qu’anticipé.
« Actuellement, nous nous attendons à ce que le déficit annuel du pays atteingne 6,3% du PIB en 2024, 5,3% en 2025 et 4,7% en 2026, bien au-dessus des plafonds de l’Union européenne », écrit pour sa part Moody’s.
Les deux agences des États-Unis Moody’s et Fitch, bien avant la motion de censure contre le gouvernement, avaient lancé en octobre un avertissement à la France en abaissant la perspective à négative.
Le 30 novembre dernier, S&P a elle maintenu inchangées la note « AA- » du pays ainsi que sa perspective stable.
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