Kamala Harris : elle atteint un niveau historiquement bas pour un démocrate dans cette communauté

Kamala Harris et Donald Trump ont fait campagne ce dimanche 13 octobre 2024, dans deux États américains très disputés, la vice-présidente tentant de dissiper les doutes sur sa capacité à mobiliser des électorats traditionnels cruciaux pour le camp démocrate, et l’ex-président républicain répétant son discours anti-immigration.

A trois semaines du vote du 5 novembre, les sondages sont toujours aussi serrés, mais plusieurs enquêtes révèlent les difficultés de Kamala Harris à faire le plein de voix parmi les électorats noir et hispanique.

Un sondage New York Times/Siena College publié dimanche lui accorde moins de 60% des intentions de vote dans la communauté latino-américaine, ce qui représenterait le niveau le plus bas pour un candidat démocrate depuis 20 ans.

Elle n’est créditée que de 19 points d’avance sur son adversaire républicain au sein de cet électorat stratégique dans plusieurs États pivots, notamment du Sud-Ouest, comme l’Arizona ou le Nevada, soit sept de moins que Joe Biden en 2020 et vingt de moins que Hillary Clinton en 2016.

La vice-présidente de 59 ans est allée à Greenville en Caroline du Nord (sud-est), dans une partie à forte population noire de cet État remporté pour la dernière fois en 2008 par un candidat démocrate et récemment sinistré par l’ouragan Hélène.

En meeting, elle a attaqué son rival en lui reprochant un manque de transparence sur son état de santé et de refuser d’avoir un second débat avec elle.

« Est-ce que son (équipe de campagne) redoute que les gens voient qu’il est trop faible et instable pour diriger l’Amérique ? », s’est-elle interrogée.

Pour Mme Harris, « Donald Trump s’intéresse davantage à faire peur aux gens, à provoquer de la crainte, à attiser les problèmes plutôt qu’aider à les régler, ce que font les véritables dirigeants ».

Auparavant, dans une église fréquentée en majorité par des Afro-Américains, elle avait salué « les héros et les anges » révélés par la catastrophe provoquée par l’ouragan Helène, tout en fustigeant « ceux qui détournent les tragédies et le chagrin des gens vers le ressentiment et la haine » en « propageant la désinformation ».

Elle faisait allusion aux allégations de Donald Trump selon lesquelles le gouvernement démocrate aurait abandonné à leur sort les populations des zones majoritairement républicaines.

– « Rester à la maison ou voter Trump » –

L’ex-président Barack Obama avait tancé jeudi dans l’État-clé de Pennsylvanie (nord-est) ses « frères » afro-américains réticents à élire une femme pour la première fois dans l’histoire américaine.

Jim Clyburn, élu afro-américain de Caroline du Sud à la Chambre des représentants, a confié dimanche sur CNN être « inquiet que des hommes noirs puissent rester à la maison ou voter pour Trump » le 5 novembre.

Autre soutien de Kamala Harris, Bill Clinton a fait de son côté campagne dimanche en Géorgie, autre État disputé de la côte Atlantique.

L’ex-président démocrate, réputé toujours très populaire auprès de l’électorat noir, s’est exprimé lui aussi dans une église fréquentée en majorité par des Afro-Américains.

Le président sortant Joe Biden a visité quant à lui la Floride, frappée successivement par les ouragans Hélène et Milton.

« C’est dans des moments comme celui-ci que nous nous rassemblons pour nous porter secours les uns aux autres, non pas en tant que démocrates ou républicains, mais en tant qu’Américains », a déclaré Joe Biden, qui a signé la veille la déclaration de catastrophe majeure.

Donald Trump s’est pour sa part rendu en Arizona, un État frontalier où il a martelé à nouveau sa réthorique anti-migrants, accusant l’administration Biden/Harris d’avoir « importé une armée de migrants illégaux » venus « des cachots du monde entier ».

Son colistier sur le ticket républicain, J.D. Vance, a imperturbablement défendu le discours de l’ex-président sur l’immigration ou sur la gestion des ouragans, taxé d’exagération voire d’affabulation par ses détracteurs.

Face aux catastrophes naturelles, « les Américains se sentent abandonnés par leur gouvernement, et ils le sont », a affirmé J.D. Vance.

Après quelques jours de duel à distance, les deux candidats seront tous deux lundi en Pennsylvanie, considérée comme vitale par chacun des deux camps pour s’ouvrir la voie vers la Maison Blanche.

Avec AFP

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