En Espagne, une lueur d’espoir brille pour des centaines de milliers de migrants sans-papiers.
Après avoir recueilli plus de 700 000 signatures citoyennes, une proposition de loi visant à régulariser leur situation a franchi une étape décisive au Parlement.
Adoptée à 310 voix contre 33, cette nouvelle législation permettrait d’octroyer des permis de résidence et de travail à des milliers d’étrangers en situation irrégulière. Une bouffée d’air pour ces travailleurs de l’ombre, souvent exploités en l’absence de statut légal.
Entre 390 000 et 470 000 personnes pourraient ainsi sortir de la clandestinité, selon les estimations des porteurs de l’initiative.
Cueilleurs de fruits, aides à domicile, livreurs… Nombreux sont ceux qui œuvrent au noir, sans protection ni couverture sociale.
« Ce sont des gens exploités dans les champs ou à la maison, car ils ne peuvent avoir de contrat de travail, ni ouvrir un compte bancaire ou porter plainte par peur d’être expulsés. C’est une question de droits fondamentaux » , plaide Silvana Cabrera de l’association RegularizacionYa.
A Valence seulement, quelque 50 000 migrants irréguliers seraient concernés par ce texte, selon l’Institut des droits humains de l’université locale.
Une avancée majeure dans un pays qui compte près de 9 millions de résidents étrangers d’après les dernières statistiques.
Mais l’adoption définitive n’est pas acquise. Le projet de loi entame désormais un long parcours d’amendements et de débats houleux à la Chambre des députés.
L’opposition de droite promet d’ores et déjà une féroce résistance sur ce dossier sensible.
Pour Cabrera, l’« immigration légale et ordonnée » prônée par les autorités n’est qu’un leurre face à l’engorgement des services d’immigration.
Alors que l’Espagne peine à régulariser les sans-papiers, cette initiative citoyenne pourrait bien débloquer la situation.
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