Le gouvernement allemand a indiqué vendredi avoir convoqué le chargé d’affaire de l’ambassade de Russie après que Berlin a accusé les services de renseignement russes d’être à l’origine de cyberattaques, notamment contre des membres du parti social-démocrate allemand (SPD).
« C’est un signal diplomatique clair que de convoquer le chargé d’affaire en poste pour faire comprendre au gouvernement russe que nous n’acceptons pas ces actions« , a déclaré à la presse un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Plus tôt dans la journée, depuis Sydney, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, avait accusé un groupe de hackeurs russes d’avoir mené une cyberattaque « intolérable » contre le SPD, la parti du chancelier Olaf Scholf, l’an dernier.
« Aujourd’hui, nous pouvons dire sans ambiguïté que nous pouvons attribuer cette cyberattaque à un groupe appelé APT28, qui est dirigé par les services de renseignement de la Russie« , avait-t-elle ajouté.
« En d’autres termes, c’était une cyberattaque soutenue par la Russie contre l’Allemagne et c’est absolument intolérable et inacceptable« , selon Mme Barbock.
Le gouvernement allemand a précisé plus tard que cette attaque n’avait pas seulement visé la formation politique mais aussi « des services gouvernementaux, des entreprises du secteur de la logistique, de l’armement, de l’aérospatiale et plusieurs fondations et associations ».
Il s’agit du résultat d’une « enquête commune » avec les autorités tchèques, a précisé un autre porte-parole allemand, alors la ministre de l’Intérieur allemande, Nancy Faeser, se trouve à Prague pour rencontrer son homologue tchèque.
Les pays membres de l’UE « condamnent fermement » cette campagne de cyberattaques imputées à un groupe « contrôlé par la Russie« , a indiqué vendredi le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell au nom des Vingt-Sept.
Le groupe APT28, également connu sous le nom de Fancy Bear, est accusé d’être responsable de dizaines de cyberattaques dans le monde.
L’agence de sécurité informatique de l’Union européenne avait relevé en 2023 des informations de la presse allemande indiquant qu’un responsable du SPD avait été visé par une cyberattaque « résultant possiblement en une possible divulgation de données ».
Ces informations faisaient état de « signes concrets » d’une origine russe, d’après l’agence.
Avec AFP