Faure en vadrouille

Errances diplomatiques, dépenses extravagantes et silence imposé au peuple togolais

Depuis plus de vingt ans, le pouvoir au Togo se mesure en silences et en coups d’État déguisés, où Faure Gnassingbé règne sans couronne ni légitimité. Monarque sans trône, il déambule de capitale en capitale, cherchant en vain un public, un écho au vide laissé par un peuple dont il refuse d’entendre la voix. À chaque déplacement, il dilapide des millions pendant que des millions de Togolais survivent dans la précarité la plus extrême. Cette mascarade de pouvoir mal déguisée est désormais un spectacle désolant où la farce du « monarque » illégitime se joue sous les dorures étrangères, loin d’un pays laissé à l’abandon.

Depuis qu’il a orchestré en 2024 un coup d’État constitutionnel déguisé en réforme, Faure Gnassingbé s’est autoproclamé « monarque » d’un Togo qui ne l’a jamais reconnu. Sans cérémonie ni acclamations, sans légitimité populaire ni reconnaissance internationale, il erre de capitale en capitale, en quête vaine d’un public, cherchant désespérément la légitimité que le monde lui refuse.
Dans son « royaume » intérieur règne un silence pesant : aucune consultation, aucune interview, aucun débat avec l’opposition. Le « monarque » se réfugie dans les salons dorés des chancelleries, loin des rues de Lomé et des voix de son peuple.

Ses escales diplomatiques se succèdent à Moscou, Paris, Rome, Abu Dhabi, Londres, Alger, Luanda….Les poignées de main se répètent sans substance, les discours sonnent creux. À Moscou, il rêve d’être stratège auprès de Poutine. À Paris, il se présente comme artisan de la paix, alors même qu’il n’est que le valet d’un Macron vacillant. En Afrique centrale, il s’improvise médiateur. Mais derrière les photos officielles, il reste ce monarque sans couronne, appuyé uniquement sur la force brute des baïonnettes.

Le coût de ces voyages est exorbitant, oscillant entre 150 et 250 millions FCFA par déplacement. Pendant que les Togolais survivent avec moins de 1 320 FCFA par jour, ces dépenses extravagantes gaspillent des ressources vitales : elles pourraient nourrir des milliers de familles, bâtir des écoles ou équiper des hôpitaux. Pour donner une idée, une seule de ses escapades pourrait financer une ville entière pendant un an. En 2025, par exemple, le budget des communes : Tône 1 : 356,245 millions de francs CFA ; Haho 1 : 317,8 millions de francs CFA.

Faure, l’irresponsable, se pavane sans honte, entouré de ses courtisans et de ses gourgandines dans les luxueux palaces de pays soucieux du développement et du bien-être de leurs populations. Ses forums diplomatiques — sommet de Luanda, processus d’Aqaba, forums Émirats-Tchad ou Royaume-Uni–Afrique francophone — ne sont plus que des scènes de vanité. Là, il exhibe un pouvoir déconnecté, comme si la diplomatie pouvait masquer la misère des marchés togolais. Ses communiqués officiels, recyclant inlassablement les mêmes discours vides, ne cherchent qu’à flatter l’ego présidentiel et à tromper l’opinion.

Dans les enceintes régionales — CEDEAO, Union africaine, UEMOA, Conseil de l’Entente… — il se pose en médiateur. Mais ce rôle n’est qu’un voile : derrière le titre pompeux se cache un héritier sans légitimité réelle, un acteur politique pathétique, un corrupteur au service d’intérêts impérialistes et mafieux qui exploitent le Togo comme une simple plateforme pour leurs manœuvres inavouables.

Le régime jubile en transformant les déplacements présidentiels en spectacles, les dépenses en outils de propagande et l’isolement en posture diplomatique. Mais les Togolais ne se laissent pas tromper. Ils savent que ces tournées ne sont pas des actes de gouvernance, mais les fastes d’un monarque égaré.

Quand le trône n’est qu’une illusion, c’est sous le poids de la vérité qu’il s’effondrera. Dénoncer, révéler, défier cette mascarade est la seule riposte légitime. Refuser le silence, c’est déjà briser les chaînes et rire de la farce.

Par Karl Adadé GABA

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