Le président de la compagnie nationale d’électricité Ukrenergo a affirmé jeudi que la « seule façon durable » de protéger le système énergétique ukrainien des frappes russes, qui l’ont endommagé ces dernières semaines, est de « décentraliser » la production en construisant de nombreuses petites centrales.
La Russie a lancé depuis fin mars une campagne de frappes russes contre le système énergétique ukrainien, similaire à celle de l’hiver précédent quand des millions d’Ukrainiens avaient été privés d’électricité et de chauffage par des températures glaciales.
Cette nouvelle vague d’attaques, encore plus intenses que l’hiver précédent, a « endommagé toute une série d’infrastructures importantes« , notamment des centrales thermiques et hydroélectriques, a déclaré Volodymyr Koudrytsky lors d’une conférence de presse.
Le 22 mars, des frappes avaient entraîné des coupures de courant massives à travers l’Ukraine, plongeant dans le noir Kharkiv (est), la deuxième ville du pays, ou la situation reste « difficile », selon M. Koudrytsky, et des restrictions sur la consommation d’électricité sont toujours appliquées.
Depuis, les attaques de missiles ou de drones kamikaze russes ont été « quotidiennes » avec des degrés de gravité variés, a expliqué M. Koudrytsky.
Selon lui, la Russie a notamment « pour la première fois ciblé » mercredi une centrale solaire dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), alors que l’Ukraine utilise l’énergie produite par ce genre d’installations pour compenser ses pertes causées par les récentes attaques.
Face aux frappes incessantes, « il sera assez difficile de réparer indéfiniment les centrales électriques endommagées », généralement construites dans les années 1960 ou 1970, a noté M. Koudrytsky.
Pour l’heure, l’Ukraine est « très dépendante d’un petit nombre » de grandes centrales, ce qui la rend vulnérable aux attaques russes, a dit le président d’Ukrenergo.
« La seule façon durable de protéger le système (…) est de décentraliser la capacité de production » à l’aide de petites centrales fonctionnant avec l’énergie renouvelable et placées autour de grandes villes, a-t-il plaidé.
« Au lieu d’avoir 15 ou 20 grandes centrales, il nous faudra construire des centaines de petites« , que la Russie aurait plus de mal à détruire en raison d’un nombre limité de missiles dont elle dispose, a estimé le responsable.
Dans un pays au budget drainé par les dépenses de guerre, les autorités tablent sur des « investisseurs privés » pour construire ces petites centrales, a déclaré Volodymyr Koudrytsky.
Avec AFP