Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui n’avait aucun adversaire, a été reconduit ce dimanche 1ᵉʳ décembre 2024 à la tête du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) à l’issue d’un congrès à Séville (sud) dominé par les affaires de corruption visant plusieurs de ses proches.
M. Sánchez, qui dirige le parti depuis 2017 (après avoir été déjà à sa tête entre 2014 et 2016), et la liste de 54 noms qu’il avait proposée pour le Comité exécutif du parti ont reçu les voix d’environ 90% des 1.028 délégués ayant voté.
Avancé d’un an par M. Sánchez par rapport au calendrier initial afin de resserrer les rangs autour de lui et de faire taire les voix critiques, ce 41e congrès s’est traduit, comme prévu, par la reconduction de tous ses fidèles aux postes clés de la formation.
La ministre du Budget et numéro du gouvernement, María Jesús Montero, a ainsi été confortée dans sa position de numéro deux du parti, alors que Santos Cerdán reste secrétaire à l’organisation, un poste crucial pour le contrôle de l’appareil.
Ce congrès, qui avait débuté vendredi, s’est déroulé dans un contexte d’affaiblissement pour le PSOE et M. Sánchez, en raison de la multiplication récente des affaires de corruption ou de trafic d’influence.
Plusieurs membres de l’entourage du Premier ministre sont actuellement la cible d’enquêtes judiciaires, au premier rang desquels son épouse Begoña Gómez, son frère David Sánchez, mais aussi José Luis Ábalos, son ancien ministre des Transports, longtemps considéré comme son bras droit.
Comme pour illustrer ce contexte de crise, le patron de la fédération socialiste de la Communauté de Madrid, Juan Lobato, avait été contraint à la démission mercredi après avoir mis en cause une conseillère de la Moncloa, siège de la présidence du gouvernement, dans une des affaires qui empoisonnent la vie de M. Sánchez depuis des mois.
Vendredi, jour de l’ouverture du congrès de Séville, M. Lobato a été convoqué pour témoigner devant le juge qui enquête sur l’origine de fuites concernant un accord négocié entre la justice et le conjoint de la présidente de droite de la Communauté de Madrid, poursuivi pour fraude fiscale. L’enquête a pour objet de déterminer si ces fuites provenaient de La Moncloa.
Fragilisé par la multiplication de ces scandales, M. Sánchez est aussi affaibli par le fait que son gouvernement – formé par le Parti socialiste et la gauche radicale de Sumar ne dispose pas d’une majorité absolue au Parlement, où il dépend du soutien de plusieurs petits partis indépendantistes basques et catalans.
M. Sánchez a également pâti de la polémique déclenchée par les tragiques inondations du 29 octobre dans le sud-est du pays, qui ont fait au moins 230 morts, l’opposition de droite lui reprochant la gestion chaotique des secours, même si le président de droite de la région de Valence est lui aussi sur la sellette.
© AVEC AFP