Une caractéristique principale du Togolais aujourd’hui, c’est qu’il ne trouve sa valeur que dans le pouvoir, la puissance, l’exercice de la violence sur autrui. Cela s’appelle la volonté de puissance. On le voit quand il bombe le torse lorsque vous l’appelez avec le surnom ‘‘Autorité’’, même en vous moquant.
Ce terme est d’ailleurs devenu un code pour dire à quelqu’un que vous le trouvez assez fort pour vous aider à établir un document administratif ou obtenir frauduleusement quelque faveur. On voit la volonté de puissance du Togolais également dans des faits aussi banals qu’un arrêt au feu rouge: il veut toujours être le premier à klaxonner pour dire aux autres d’avancer, dès que le feu est passé au vert. En somme, klaxonner est pour lui la preuve que c’est lui qui vous dirige et vous dicte votre conduite.
Sa volonté de puissance, vous la verrez aussi sur les réseaux sociaux quand il est fier d’avoir copieusement dézingué quelqu’un de plus méritant que lui, socialement, intellectuellement ou autre. Le sôdja qui maltraite et adore se faire supplier, le ministre qui interdit sans vergogne des meetings, la HAAC qui convoque un journaliste et lui fait la leçon comme à un gamin. Les exemples sont légion et dans tous les domaines.
Une brave femme qui venait d’acheter une nouvelle voiture a pris soin d’écrire sur du papier qu’elle a collé à plusieurs endroits du véhicule : ‘‘Attention, nouvelle conductrice’’. Vous vous attendiez à ce que les usagers la ménagent? Eh bien non, c’est tout le contraire. Les chicanes ont été telles que la voiture de la dame s’est retrouvée coincée dans la circulation vers la Colombe de la paix. Et les insultes grossières qui fusaient, n’en parlons pas.
Ailleurs ou même au Togo d’il y a quelques années, le héros aurait été celui ou celle qui allait aider cette femme à se sortir d’affaire. Aujourd’hui, le héros, c’est celui qui va débiter le plus d’insanités à son endroit.
Le pays est devenu ainsi, tout le monde veut régner le plus et faire le moins possible don de sa personne. Avoir, amasser, thésauriser, détenir, posséder…tels sont les maîtres-mots. Donner, céder, concéder, sacrifier…ça, jamais!
Alors, ne nous dites plus jamais que vous êtes étonnés de voir les gens s’accrocher aux postes de ministre, de DG, de présidents etc., comme des chauves-souris. Quand le Togolais tient un poste privilégié, il ne lâche plus, même si le pays doit aller dans l’abime. N’est-ce pas, Excellence Monsieur le … Madame la … ? N’djo
Source : Journal Sika’a N°553