Des années après le passage raté d’Éden Hazard au Real Madrid, son ancien entraîneur pendant qu’il jouait à Lille a dévoilé ce qui a manqué au Belge pour réussir à la Maison Blanche.
Au détour d’une interview accordée à AS, Claude Puel est revenu sur les débuts professionnels d’Éden Hazard et sur la fois où il a éliminé le Real Madrid en Champions League avec Lyon.
Ci-dessous, l’intégralité de son interview :
Claude Puel était un entraîneur de renommée en France, donnant leur chance à de jeunes talents et découvrant Eden Hazard, qu’il a fait débuter à 16 ans à Lille et qu’il connaît particulièrement bien. L’entraîneur français a également été le bourreau du Real Madrid de Pellegrini en huitième de finale de la Ligue des champions en 2010, avec Lyon, une équipe qu’il a emmenée en demi-finale, perdue contre le Bayern.
Quand avez-vous entendu parler d’Hazard pour la première fois ?
Eden avait 16 ans, je l’avais emmené s’entraîner avec les professionnels et ses capacités et son talent étaient déjà évidents à l’époque.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de ses débuts à 16 ans ?
J’ai vu Eden jouer à Lille quand il avait 14 ans parce que je suis allé voir mon fils, qui jouait avant-centre, et Eden jouait derrière lui, lui donnant de bons ballons et lui permettant de marquer beaucoup de buts. C’est la première fois qu’il a attiré mon attention.
Lorsque vous avez fait débuter Hazard, pensiez-vous qu’il pourrait devenir une star ?
J’ai fait débuter Eden lors d’un match amical contre Bruges. Il était incroyable, dribblant quatre ou cinq joueurs d’un seul coup, faisant une passe à son coéquipier et poussant le ballon au fond des filets. Il avait une grande maturité footballistique et ne se sentait pas sous pression dans la surface. C’est la marque des grands joueurs, quand on a l’impression que le temps s’arrête pour prendre la bonne décision.
Qu’est-ce qui a manqué à Hazard pour réussir au Real Madrid selon vous ?
Eden n’a jamais pu développer son meilleur niveau, toutes ses blessures l’ont empêché d’être performant, mais à Chelsea, où il a été élu meilleur joueur de Premier League, il a été fantastique.
Lille, que vous avez entraîné, joue contre le Real Madrid demain soir. Vous aviez éliminé le Real Madrid en Ligue des Champions avec Lyon en 2010. Quels souvenirs gardez-vous de ce match ?
On avait éliminé le Real lors d’une double confrontation où le retour se jouait au stade Bernabeu, qui allait accueillir la finale de la Ligue des Champions. Nous étions menés 1-0 à la mi-temps et le Real Madrid dominait. Deux défenseurs de mon équipe sont revenus blessés à la mi-temps. Je les ai remplacés numériquement par deux joueurs offensifs, dont Pjanic. Notre deuxième mi-temps a été fantastique et nous avons mérité de nous qualifier aux dépens d’un grand Real Madrid.
C’était un Real Madrid, comme aujourd’hui, avec des joueurs galactiques. Il y avait Cristiano Ronaldo, Kaka, Benzema, Xabi Alonso… Quelle a été la clé pour éliminer une équipe qui avait recruté autant de joueurs ?
Ces changements à la mi-temps ont changé le match, Pjanic a été décisif, le Real Madrid a commencé à reculer et nous avons joué un très bon football.
Lille peut-il battre le Real Madrid demain ? Madrid est le grand favori, mais des clubs français comme Lyon, que vous avez entraîné, rivalisent souvent avec les grands d’Europe
Lille a dû passer les éliminatoires de la Ligue des champions au mois d’août et cela fait mal physiquement avec l’enchaînement des matchs. Ils traversent une période un peu creuse en ce moment, mais ils ont des joueurs de qualité et peuvent faire une très bonne performance contre le Real Madrid.
Pour finir, vous n’avez pas entraîné depuis longtemps, êtes-vous toujours ouvert à l’idée d’entraîner en Europe ?
Je suis toujours prêt à entraîner, mais je ne le ferai que si une bonne occasion se présente.