Crainte d’une attaque imminente de l’Iran contre Israël

Les forces d’Israël ont mené de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaza et le Hezbollah libanais a lancé des salves de roquettes vers le nord israélien.

Le tout sur fond samedi de crainte d’une attaque iranienne contre Israël.

Le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a annoncé vendredi avoir lancé « des dizaines de roquettes » sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes dans le sud du Liban.

L’armée israélienne a indiqué de son côté qu’« environ 40 tirs ont été détectés en provenance du territoire libanais, dont certains ont été interceptés »« Aucun blessé n’a été signalé », a précisé l’armée, ajoutant qu’elle avait auparavant intercepté deux « drones explosifs du Hezbollah ».

A Washington, le président américain Joe Biden a dit dans la foulée qu’il s’attendait à ce que l’Iran passe « bientôt » à l’action, en réponse à une question sur les menaces contre Israël, accusé par la République islamique d’être à l’origine de la frappe contre son consulat à Damas le 1er avril.

Après l’annonce mercredi de Joe Biden, selon laquelle l’Iran « menace de lancer une attaque importante contre Israël », un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël.

Autre signe des tensions, la compagnie aérienne allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé vendredi la suspension de leurs vols de et vers Téhéran jusqu’au jeudi 18 avril, et ne plus emprunter l’espace aérien iranien.

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi l’envoi de renforts au Moyen-Orient alors qu’Israël est en alerte face à une possible attaque iranienne.

Téhéran a promis une riposte à la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas qui a fait, selon une ONG, 16 morts parmi lesquels deux généraux des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique d’Iran.

Sur le coup de minuit, samedi, l’armée israélienne a indiqué que les alertes ont retenti autour de la bande de Gaza alors que le Jihad islamique, second groupe islamiste palestinien après le Hamas, a revendiqué simultanément des tirs vers la ville israélienne de Sdérot en « réponse » aux frappes à Gaza.

Médiation

Alors que les médiateurs — Qatar, Egypte, Etats-Unis — attendent des réponses d’Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, l’offensive israélienne ne connaît aucun répit dans le territoire palestinien.

D’après le bureau de presse du Hamas, les forces israéliennes ont mené des dizaines de raids aériens vendredi sur plusieurs secteurs du centre de la petite bande de terre, dont Nousseirat.

Au moins 25 membres de la famille Al-Tabatibi ont péri dans une frappe qui a visé avant l’aube un immeuble de six étages dans le quartier d’al-Daraj à Gaza-Ville dans le nord, selon un proche.

« Des bombardements ont frappé Nousseirat toute la nuit. Ce n’était que feu et destruction, avec des martyrs gisant dans les rues. Nous avons fui le matin et nous n’avons nulle part où aller. C’est la sixième fois que nous sommes déplacés. Gaza est devenue invivable », a dit à l’AFP Mohammad Al-Rayes, 61 ans.

Les négociations pour une trêve de plusieurs semaines associée notamment à la libération d’otages piétinent, Israël et le Hamas s’accusant mutuellement de les bloquer.

Le 7 octobre, des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d’Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir des données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d’après des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas — qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne — et lancé une vaste opération militaire qui a fait 33.634 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas.

« Pas tangible »

Et c’est sans compter les destructions massives et le risque de famine dans le micro-territoire de 2,4 millions d’habitants. Au cours des derniers jours, les autorités israéliennes ont fait état d’un nombre record de camions d’aide autorisés à entrer dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne a d’ailleurs annoncé vendredi qu’un nouveau point de passage avait ouvert avec le nord. Selon les médias locaux, il se trouve à proximité de la localité israélienne de Zikim, non loin d’Erez, un point de passage actuellement fermé.

Depuis des mois, les organisations humanitaires et les chancelleries étrangères, y compris les Etats-Unis, principal allié d’Israël, exhortent le pays à ouvrir des routes directes d’approvisionnement vers le nord de la bande de Gaza, où la crise humanitaire est la plus aiguë.

« L’augmentation de l’aide n’est pas encore tangible », a toutefois déclaré sur X Philippe Lazzarini, patron de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

« L’aide doit pouvoir se rendre en toute sécurité à tout ceux dans le besoin », a-t-il ajouté, appelant Israël à « lever » des restrictions au personnel de son agence pour lui permettre d’accéder au nord de Gaza, au bord de la famine selon l’ONU.

Le pape François a fait part de sa « grande » souffrance en raison de la guerre entre Israël et le Hamas, dans un message vendredi à l’occasion de la fin du ramadan. « Je souffre énormément à cause du conflit en Palestine et Israël, » a écrit le pape, 87 ans, dans un message envoyé à la chaîne Al Arabiya rendu public par le Vatican.

© avec l’AFP

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