Le Maroc, troisième importateur africain de céréales russes après l’Égypte et l’Algérie, a vu sa récolte locale chuter de 42 % en 2023/2024, atteignant seulement 3,3 millions de tonnes selon la FAO.
Conséquence : les importations de céréales devraient grimper de 7,7 %, pour atteindre 11,2 millions de tonnes en 2024/2025.
Parmi ces importations, le blé tendre représente un enjeu crucial. La FNCL estime que 5 millions de tonnes de blé tendre, soit 45 % des achats totaux de céréales, seront nécessaires.
Avec une durée initiale d’un an, renouvelable sur accord des parties, ce partenariat avec la Russie s’inscrit dans une stratégie de diversification.
Alors que les importations traditionnelles de blé depuis la France pourraient chuter de 46 % à 1,5 million de tonnes en 2024/2025 en raison des mauvaises récoltes dans l’Hexagone.
Pour le Maroc, la Russie se présente comme un partenaire de choix pour répondre aux besoins croissants du Maroc.
Cette collaboration pourrait permettre au Royaume d’assurer une meilleure résilience face aux aléas climatiques et de stabiliser son approvisionnement en céréales.
Avec des conditions agricoles locales fragilisées, ce type de coopération internationale devient une nécessité pour répondre aux besoins alimentaires du pays et soutenir ses filières agricoles et industrielles.
Prix plancher sur les céréales russes
En parallèle du plaidoyer des exportateurs, le ministère de l’Agriculture a d’ailleurs mis en place un prix plancher à l’exportation de 250 dollars la tonne de blé prix hors transport pour là aussi peut-être tenter de tirer le meilleur profit possible des dernières récoltes.
Autant d’annonces et de mesures qui vont dans le sens d’un contrôle plus fort de la filière et des prix et qui cachent peut-être une crainte de la Russie de ne pas rester le maître du jeu, selon François Luguenot, expert en marché céréalier et co-auteur du rapport Cyclope sur les matières premières.