Ce pays interdit de nombreux symboles dans l’espace public ; voici la raison

Une large majorité des Genevois a approuvé dimanche l’interdiction des symboles de haine, notamment nazis, dans l’espace public, selon les résultats officiels reposant sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés.

Seul le canton de Genève votait sur ce projet de loi.

D’après les résultats officiels, environ 85% des Genevois ont approuvé dimanche l’interdiction d’« exhiber » ou de « porter » dans l’espace public de tels symboles.

« Quel plébiscite, près de 85% de nos concitoyens ont voté en faveur d’une loi constitutionnelle contre les symboles de haine ! Quelle victoire ! » a réagi auprès de l’AFP le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad), Johanne Gurfinkiel.

Une telle interdiction est déjà en cours de mise en place au niveau fédéral, via une motion votée en avril par les députés suisses.

Celle-ci charge le gouvernement de créer, dans une loi spéciale, une base légale régissant l’interdiction de l’utilisation et de la diffusion publiques de symboles nazis ou de variations de ces symboles.

Cette interdiction au niveau fédéral, qui devra a priori faire l’objet d’un vote au Parlement, prendra donc du temps.

Genève devient ainsi le premier canton à inscrire dans sa Constitution l’interdiction des symboles de haine, a relevé l’agence de presse suisse Keystone-ATS.

Cette modification était soutenue par tous les partis, excepté l’Union démocratique du centre (UDC, droite radicale), la formation la plus importante au sein de la chambre basse fédérale.

Le projet de loi avait pourtant été déposé par un représentant de l’UDC dont le grand-père avait été déporté dans le camp de concentration de Mauthausen. Mais l’UDC a finalement appelé à voter « non » dimanche, jugeant impossible d’établir une liste des symboles interdits.

Dans le canton de Genève également, les trois quarts de la population – plus de 76% – ont décidé de ne pas abroger une disposition empêchant les maisons de retraite médicalisées de refuser de procéder à une assistance au suicide dans leurs établissements.

© Avec l’AFP

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