Au détour d’une interview accordée à RFI, Didier Drogba a fait des révélations sur la CAN 2024 qui s’est déroulée en Côte d’Ivoire.
Sans langue de bois, l’ancien capitaine des Éléphants a dévoilé comment il a vécu cette compétition.
Pendant la CAN 2024 en Côte d’Ivoire, Didier Drogba confie avoir vécu un ascenseur émotionnel.
Lire ci-dessous, l’intégralité de ses propos sur le sujet :
Parlons maintenant de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire. Comment avez-vous vécu cette Coupe d’Afrique des Nations ?
(Enthousiaste) Un ascenseur émotionnel. Un film digne des oscars hollywoodiens…
Au départ, vous auriez misé sur ces éléphants ?
C’est marrant parce qu’au départ, je n’étais jamais allé les voir jouer. Je les voyais jouer à la télé. Après le premier match, j’avoue que j’étais resté un peu sur ma faim. On avait remporté le premier match, mais je n’avais pas vu de consistance dans le jeu et je n’avais pas senti une équipe sûre d’elle. Mais c’est normal puisque c’était pour beaucoup la première CAN.
Non seulement la première, mais la première CAN en Côte d’Ivoire et toute la pression que ça peut engendrer. Donc, c’est normal, mais le deuxième match nous a mis en danger. Et puis le troisième match, lorsque les étoiles ne sont pas alignées, lorsqu’on n’a pas tout fait pour que les étoiles soient alignées, il arrive ce qui s’est produit ce jour-là. Et ça a été un coup de tonnerre en Côte d’Ivoire.
Et comme on dit souvent, après la pluie, le beau temps. Il a plu très très fort, il y a eu des orages et après ça, le beau temps est revenu. On a vu une Côte d’Ivoire égale à elle-même, vraiment entreprenante, qui n’avait plus peur de l’échec, plus peur du regard des supporters. Elle n’avait plus cette pression, au contraire, les joueurs étaient complètement désinhibés. Et ça leur a permis d’aller au bout.
Est-ce que cette victoire à la CAN a, d’une certaine manière, permis aussi la réconciliation, de tous les acteurs du football ivoirien ?
Pourquoi ? Ils étaient fâchés ? (Rires)
On aurait dit non… de loin…
(Il demande) Qui et qui ? En fait, il ne faut pas créer des problèmes là où il n’y en a pas. Il y a eu une élection (Ndlr : à la Fédération ivoirienne de football où Drogba était candidat à la présidence), il s’est passé beaucoup de choses lors de cette élection. Même avant.
Il y a eu des échanges difficiles, mais une chose est sûre, c’est que tous ces palabres, entre guillemets, n’avaient qu’un seul but : faire progresser l’équipe nationale et le football ivoirien. Et je pense que l’objectif, lorsqu’on organise une CAN, après plus de 40 ans en Côte d’Ivoire, on veut qu’elle soit belle, on veut que ce soit la meilleure CAN.
On veut que les gens viennent découvrir le pays, toutes les richesses culturelles de la Côte d’Ivoire, on veut que l’équipe nationale remporte le trophée. Nous, on a eu de la chance, vous savez, on a coché toutes ces cases. Donc, que demander de plus ?
C’est l’une des rares fois, en tout cas, c’était un bel exemple d’unité parce que pendant toute cette période, personne ne parlait de politique, personne ne parlait d’élection à la FIF, personne ne parlait de problème. Tout le monde pensait équipe nationale de Côte d’Ivoire et tout le monde pensait Côte d’Ivoire. Et je pense que c’est d’ailleurs la base de notre succès.