Dans un geste diplomatique inattendu au Burkina Faso, le gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré, est sorti de sa réserve concernant la fermeture annoncée de l’ambassade de Suède à Ouagadougou.
Cette décision, qui s’inscrit dans une réorganisation plus large de la présence diplomatique suédoise en Afrique de l’Ouest, a suscité une réaction mesurée mais ferme des autorités burkinabè.
Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a profité de la visite d’adieu de l’ambassadrice suédoise Maria Sargren pour exprimer les préoccupations de son gouvernement.
Au cœur de ces inquiétudes : le sort du personnel local de l’ambassade. Le chef de la diplomatie burkinabè a ainsi exhorté la Suède à « éviter toute situation d’injustice » envers ces employés, soulignant leur professionnalisme et leur intégrité.
Cette requête du Burkina Faso reflète une volonté de protéger ses ressortissants, tout en maintenant un dialogue ouvert avec Stockholm.
Malgré la fermeture de l’ambassade, prévue avant la fin de l’année 2024, la Suède a réaffirmé son engagement envers la région à travers une approche plus régionale et multilatérale.
Le départ de la Suède s’inscrit dans un contexte géopolitique en pleine mutation pour le Burkina Faso. Après le départ de la France, le pays diversifie ses partenariats, se tournant vers de nouveaux alliés comme la Russie ou la Chine.
Cette reconfiguration diplomatique pose la question de l’avenir des relations entre le Burkina et ses partenaires traditionnels européens.
Alors que Stockholm prévoit d’ouvrir une nouvelle ambassade à Dakar en 2025, avec un mandat couvrant la région, le gouvernement d’Ibrahim Traoré se trouve face à un défi : maintenir des liens constructifs avec ses anciens partenaires tout en affirmant sa nouvelle vision diplomatique.
L’avenir dira si cette approche permettra au Burkina Faso de consolider sa position sur l’échiquier international et de répondre aux aspirations de son peuple.