Les autorités béninoises ont suspendu le service de voitures de transport avec chauffeur (VTC) Yango, quelques mois après son lancement, l’accusant d’opérer sans autorisation, et ont demandé à un autre, Gozem, de régulariser sa situation « dans un délai de deux mois« .
Le directeur des transports terrestres et aériens du Bénin, Jacques Ayadji, a notifié dans un courrier adressé au directeur de Yango au Bénin la « suspension immédiate » des activités du service de VTC et l’a invité à procéder à « une demande d’autorisation« .
« Des véhicules immatriculés au Bénin et arborant des affiches Yango effectuent en toute illégalité le transport de personnes à travers les villes de Cotonou et environs« , a détaillé la lettre datée de jeudi.
Les services de VTC sont en plein essor sur le continent africain, où les transports publics sont souvent insuffisants, notamment auprès d’une jeunesse nombreuse et de plus en plus connectée.
Yango est une start-up permettant de commander une voiture avec chauffeur via une application sur téléphone mobile arrivée au Bénin en août et déjà présente dans une dizaine de pays d’Afrique comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal mais aussi en Asie, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique latine.
Cette société est une filiale du géant russe Yandex, surnommé le « Google russe« , racheté en début d’année par des hommes d’affaires proches du Kremlin.
En octobre, Yango avait déjà été suspendu au Togo voisin pour avoir opéré sans autorisation.
Cette interdiction « est un préjudice pour nous, de devoir nous contenter des Tokpa-tokpa (nom donné aux bus de transport en commun à Cotonou)« , a déclaré à l’AFP Syntiche Houndeton, coiffeuse de 27 ans.
De son côté, Illiassou Lawani, opérateur économique à Cotonou, « approuve cette décision de les obliger à revoir leur fonctionnement » et notamment leur flotte de véhicules qu’il juge obsolète.
« Comment une société qui se lance nouvellement n’a pas de flotte neuve et travaille avec de vieilles voitures déjà en circulation ? Ça ne sécurise pas le transport selon moi« , a-t-il affirmé à l’AFP.
La société concurrente Gozem a elle aussi été visée par les autorités béninoises qui lui demandent de « régulariser [sa] situation dans un délai de deux mois« .
Selon le courrier de Jacques Ayadji du 5 décembre, les véhicules de Gozem circulent « sans accomplir les formalités de demande d’autorisation » auprès du ministère des transports.
Gozem a été lancé d’abord au Togo en 2018 par l’homme d’affaires franco-suisse Raphaël Dana et opère au Bénin, au Cameroun et au Gabon.
Avec AFP