Dans un mouvement diplomatique inattendu, le Kenya s’apprête à déployer une force de police en Haïti, malgré les défis internes auxquels il fait face.
Ce 25 juin, un contingent kényan partira pour Port-au-Prince, dans le cadre d’une mission approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU, visant à combattre la violence des gangs qui sévit dans le pays caribéen.
L’initiative, portée par le président William Ruto, prévoit l’envoi d’un millier de policiers kényans, complétés par des effectifs d’autres nations telles que le Bénin, les Bahamas et le Bangladesh.
Cette décision intervient alors que le Kenya traverse une période de tensions sociales, marquée par des manifestations contre un projet de nouvelles taxes qui ont récemment secoué le pays.
Le déploiement a rencontré des obstacles juridiques au Kenya, avec plusieurs recours en justice tentant de bloquer le processus.
Néanmoins, le gouvernement a obtenu l’autorisation nécessaire le 1er mars, permettant ainsi la poursuite de la mission.
Des interrogations subsistent quant au respect des droits humains par la police kényane, régulièrement accusée d’usage excessif de la force. .
Human Rights Watch a notamment soulevé des questionnements sur cet aspect de la mission, ainsi que sur son financement.
Parallèlement, le Kenya fait face à ses propres défis intérieurs. Des manifestations récentes ont entraîné la mort de deux personnes et fait des dizaines de blessés.
En réponse, le président Ruto a appelé au dialogue avec les jeunes protestataires, promettant d’aborder leurs préoccupations économiques.
Cette mission en Haïti, soutenue logistiquement par les États-Unis, vise à épauler la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs qui terrorisent la population.
Elle s’inscrit dans un contexte dans lequel Port-au-Prince est largement contrôlée par des bandes criminelles, exacerbant une crise humanitaire déjà grave.
Alors que le Kenya s’engage dans cette mission internationale, l’équilibre entre ses ambitions diplomatiques et la gestion de ses enjeux intérieurs reste un défi majeur pour le gouvernement de William Ruto.