Les Championnats d’Afrique d’athlétisme, qui se déroulent à Douala, Cameroun, du 21 au 26 juin 2024, ont été marqués par une désorganisation flagrante dès la première journée, suscitant de vives réactions de la part des athlètes. Naomi Akakpo, sprinteuse togolaise, a rejoint le chœur des critiques dénonçant les mauvaises conditions de la compétition.
Des figures emblématiques de l’athlétisme africain, telles que la sprinteuse ivoirienne Marie Josée Ta Lou-Smith et les Nigérianes Favour Ofili et Rosemary Chukwuma, ont quitté la compétition en raison de l’absence de conditions adéquates. Shaun Maswanganyi, de l’Afrique du Sud, a également renoncé, tandis que le sprinteur botswanais Letsile Tebogo a été disqualifié en demi-finale du 100m à cause d’un faux départ.
La Togolaise Naomi Akakpo a vivement critiqué l’organisation chaotique de l’événement. « L’organisation, c’est n’importe quoi. La veille de la compétition, nous avons attendu quatre heures pour le bus qui devait nous amener à notre hôtel. Le jour de la compétition, le bus est arrivé avec une heure et demie de retard. Nous n’avons pas eu de repas de 9h30 à 20h », a-t-elle déclaré, résumant les difficultés rencontrées par les athlètes.
Les retards incessants, l’absence de repas adéquats et les erreurs de programmation ont perturbé les performances et ont jeté une ombre sur la compétition. Naomi Akakpo a exprimé sa déception : « Déjà qu’on a une image pourrie… Au lieu d’essayer de s’élever et de faire de bons Championnats avec une bonne organisation, en montrant qu’on peut avoir un niveau mondial, là on ne fait que conforter ceux qui nous critiquent. »
Avant même le début des Championnats, des retards dans les travaux de rénovation du stade de la Réunification ont contraint la Confédération africaine d’athlétisme à changer de site. Hamad Kalkaba Malboum, président de la Confédération, a tenté de rassurer en affirmant que la nouvelle piste était certifiée par World Athletics. Cependant, les multiples incidents et les mauvaises conditions dénoncées par les athlètes laissent peu de place à l’optimisme.
Malgré les promesses du Ministre des Sports et de l’Éducation Physique, Narcisse Mouellé Kombi, de corriger les défaillances, les premières journées de la compétition ont terni l’image des Championnats d’Afrique d’athlétisme, soulevant des questions sur la capacité du continent à organiser des événements sportifs de grande envergure dans de bonnes conditions.