Après le Mali le Niger a annoncé la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine.
Cette décision, communiquée par le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du gouvernement nigérien, s’inscrit dans un contexte régional tendu et fait suite à une décision similaire prise par le Mali deux jours plus tôt.
Le gouvernement nigérien justifie sa position en invoquant des « actes d’agression caractérisés » de la part de Kiev, qu’il assimile à un « soutien au terrorisme international ».
Cette accusation fait écho aux récents événements survenus à Tinzaouatène, dans le nord du Mali, où des affrontements entre l’armée malienne, appuyée par les paramilitaires russes de Wagner, et des groupes rebelles et djihadistes ont eu lieu fin juillet.
Ces combats, qui ont causé de lourdes pertes dans les rangs maliens, ont pris une dimension internationale lorsque les services de renseignements ukrainiens ont affirmé avoir fourni « des informations utiles » ayant contribué aux succès militaires contre les « criminels de guerre russes ».
Cette déclaration a été perçue comme une provocation par les autorités maliennes et nigériennes.
Le Niger, exprimant sa solidarité avec le Mali, a qualifié les propos ukrainiens de « subversifs et inacceptables ».
Le pays sahélien a également annoncé son intention de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies pour statuer sur ce qu’il considère comme une « agression ukrainienne ».
Cette rupture diplomatique s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition géopolitique dans la région du Sahel.
Les relations entre certains pays africains et les puissances occidentales se sont détériorées, tandis que l’influence russe s’est accrue, notamment à travers la présence controversée du groupe Wagner.
L’Ukraine, pour sa part, a rejeté les accusations portées par le Mali et a exprimé ses regrets face à cette rupture diplomatique qu’elle juge « précipitée ».
Cette situation souligne la complexité des enjeux sécuritaires et diplomatiques dans la région, où les alliances et les rivalités internationales se superposent aux défis locaux.