Après le Mali, le Niger, et le Burkina Faso, Air France suspend sa ligne directe avec cet autre pays d’Afrique.
En effet, début 2025, la compagnie va arrêter temporairement sa desserte de la Tanzanie. Les voyagistes locaux redoutent une perte d’attractivité de la destination au profit d’autres pays de la région comme le Kenya.
La seule liaison sans escale entre l’Hexagone et l’archipel tanzanien, assurée par Air France, sera suspendue du 22 mars au 25 mai 2025 inclus, indique la compagnie au média spécialisé TourMag.
Contacté par Le Figaro, Air France précise qu’ »il ne s’agit pas d’une décision nouvelle ou d’une modification du programme entraînant des annulations ».
Le programme de vols sur cette destination a été construit ainsi, avec une pause pendant la « green season ».
Lancée en octobre 2021, la liaison Paris-Zanzibar fonctionne actuellement toute l’année avec une fréquence de trois allers-retours hebdomadaires.
Depuis le 18 novembre, elle est même prolongée jusqu’à Kilimandjaro, dans le nord de la Tanzanie, l’autre destination tanzanienne d’Air France qui ne sera pas non plus desservie pendant cette période.
Membre du même groupe, la compagnie-sœur KLM suspend également la desserte de Zanzibar depuis Amsterdam sur une période plus longue allant de mars à octobre 2025.
Cet autre pays d’Afrique s’ajoute à la liste des pays (Mali, Niger, et Burkina Faso) dans lesquels Air France a suspendu temporairement par le passé les vols.
L’assurance obligatoire, autre frein au tourisme
La nouvelle suscite l’inquiétude chez les professionnels du tourisme locaux. «Une liaison aérienne directe favorise l’attractivité d’une destination. C’est un avantage indéniable pour une clientèle qui cherche le confort et la facilité, souligne Frédérique Duvignacq, représentante de la clientèle francophone de l’agence réceptive Soaring Flamingo. En ajoutant une escale et un temps de trajet supplémentaire, certains voyageurs renonceront à la Tanzanie au profit du Kenya ou de l’Afrique du Sud .» Et d’ajouter que l’impact sera double, à la fois pour le tourisme balnéaire à Zanzibar et pour les circuits en safari au nord du pays.
Certes, cette suspension de desserte intervient lors de la saison des pluies (de mars à mai), une période peu recommandée pour les visiteurs. Mais le tourisme hors-saison risque d’en pâtir : «Les voyageurs qui privilégient cette période creuse pour obtenir de meilleurs tarifs risquent de déserter la destination au printemps prochain», ajoute-t-elle.
La nouvelle arrive quelques semaines après l’introduction d’une nouvelle mesure pour les voyageurs étrangers visitant Zanzibar. Depuis le 1er octobre, même s’ils disposent déjà d’une autre assurance voyage, ils sont tenus de souscrire un contrat auprès d’un assureur local pour un coût de 44 dollars (42 €) par séjour. « Ajoutée à une dégradation de la desserte aérienne, cette taxe déguisée ne va clairement pas favoriser l’activité touristique », regrette Frédérique Duvignacq.
Quelles sont les alternatives ?
Les Français qui souhaitent se rendre à Zanzibar depuis Paris pendant la période de suspension devront emprunter des vols avec escale, au prix d’un allongement de temps de parcours de plusieurs heures. Avec Air France, il est possible d’emprunter un vol entre Paris et Nairobi, puis une correspondance avec son partenaire Kenya Airways jusqu’à Zanzibar. Une durée totale de trajet de 13h55, bien plus que les 9 heures en vol direct.
Depuis Paris, les vols avec une seule correspondance sont possibles avec Kenya Airways (13h40 avec escale à Nairobi), Ethiopian Airlines (12h10 avec escale à Addis-Abeba), Turkish Airlines (13h05 avec escale à Istanbul), Qatar Airways (13h35 avec escale à Doha) et Emirates (15h05 avec escale à Dubaï). Ces trois dernières proposent aussi des vols avec escale au départ de Nice (environ 14h30). Enfin, il est possible de relier Paris à Zanzibar avec KLM avec deux correspondances, l’une à Amsterdam, l’autre à Dar es Salaam, la capitale économique du pays.