Le forum hébergé sur la plateforme, désormais fermée, était actif depuis 2019, a affirmé le ministre (CDU) de l’Intérieur de Rhénanie du Nord-Westphalie, Herbert Reul, lors d’une conférence de presse à Duisbourg (ouest).
Sept personnes sont visées par l’enquête dont six ont été interpellées. Ce sont les animateurs de cette plateforme qui sont “derrière les barreaux à l’heure actuelle”, a commenté le ministre régional.
Les suspects sont tous des hommes de nationale allemande, âgés de 43 à 69 ans et originaires de tout le pays.
Des enquêtes sont aussi en cours à l’étranger contre un nombre indéterminé d’autres membres de l’équipe dirigeante.
“Il n’y a aucun continent qui ne soit pas touché”, a indiqué le chef de la commission d’enquête, Kai-Arne Gailer, appelant les utilisateurs à reconnaître leurs torts et se faire aider.
Menée fin septembre dans six Länder, l’opération a mobilisé en Allemagne environ 200 membres de la police et de la justice et permis la saisie d’environ 1.500 appareils, dont des ordinateurs et téléphones, ainsi que l’équivalent d’une centaine de cartons remplis notamment de cassettes vidéo et DVD.
La quantité de données qu’ils contiennent n’a pas encore pu être calculée, a souligné M. Reul. Mais des fichiers occupant un espace de 13,5 téraoctets, soit l’équivalent de 3,4 millions d’images, ont été découverts sur l’ordinateur d’un suspect, a-t-il cité à titre d’exemple.
Selon M. Gailer, la quantité globale de données devrait être de l’ordre du pétaoctet, une unité extrêmement vaste.
Les actes d’abus sexuels publiés sur la plateforme concernent exclusivement des filles. Les enquêteurs n’ont pas donné d’estimation sur le nombre de victimes.
Le ministre de la Justice de Rhénanie du Nord-Westphalie, Benjamin Limbach (Verts), a parlé d’un “signal fort” envoyé à tous les pédocriminels et d’un “grand succès pour la justice pénale”.
Pour M. Gailer, le fait que certains animateurs de la plateforme aient été empêchés d’agir aura un “impact durable sur leur milieu”.
© AVEC AFP