Emmanuel Macron vient de reconnaître un odieux crime opéré par la France en Algérie. En effet, le 70e anniversaire de l’insurrection en Algérie a été le théâtre d’une sortie médiatique importante du président de la France, Emmanuel Macron.
Concrètement, il vient de lever le voile sur l’une des pages les plus sombres de la guerre d’Algérie.
Le président français a en ce sens officiellement reconnu l’assassinat de Larbi Ben M’hidi, figure emblématique du Front de libération nationale (FLN), perpétré par l’armée française en 1957.
Cette déclaration, attendue depuis des décennies, marque un tournant décisif dans le processus de réconciliation mémorielle entre Paris et Alger.
Pourquoi Emmanuel Macron reconnait le crime en Algérie ?
La reconnaissance de ce crime d’État intervient dans un contexte diplomatique particulièrement délicat. Les relations franco-algériennes, déjà fragilisées par des tensions récurrentes, se trouvent aujourd’hui à un carrefour crucial, notamment après le rapprochement de la France avec le Maroc.
L’annonce présidentielle, soigneusement calibrée, vise à rétablir un équilibre diplomatique tout en poursuivant le travail de vérité historique.
L’histoire de Ben M’hidi, souvent comparé à Jean Moulin pour son rôle dans la résistance, illustre parfaitement les zones d’ombre qui persistent dans la mémoire collective.
Stratège brillant, architecte de la Zone autonome d’Alger, il incarnait l’esprit de résistance qui allait transformer le destin de l’Algérie.
Son exécution, longtemps camouflée en suicide, révèle l’ampleur des pratiques répressives exercées sous le commandement du général Aussaresses, dont les aveux tardifs au début des années 2000 ont ébranlé la version officielle.
Cette démarche mémorielle s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris par Emmanuel Macron pour confronter le passé colonial français. Après la reconnaissance des assassinats de Maurice Audin et d’Ali Boumendjel, cette nouvelle admission met en lumière le système répressif mis en place grâce aux « pouvoirs spéciaux » votés par le Parlement, un dispositif qui permit de s’affranchir des droits fondamentaux.
L’Élysée souligne que cette reconnaissance s’inscrit dans une vision de réconciliation, portée conjointement avec le président Abdelmadjid Tebboune.
Notons que l’objectif affiché est de construire une « mémoire apaisée et partagée » pour les générations futures, dépassant les clivages historiques qui ont trop longtemps empoisonné les relations bilatérales.
Cette démarche de vérité, aussi douloureuse soit-elle, apparaît comme un préalable indispensable à la construction d’un avenir commun.
Elle témoigne d’une volonté politique de regarder l’histoire en face, sans concession ni artifice, pour mieux en tirer les leçons.
La reconnaissance de l’assassinat de Ben M’hidi marque ainsi une étape cruciale dans le long chemin de la réconciliation franco-algérienne, ouvrant peut-être la voie à un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays.