Dans une sortie vidéo le dimanche le 07.07.2024, le journaliste Ferdinand Ayité parle de Kpalimé qui est transformée en « Sodome et Gomorrhe, le lieu de débauche des gens. »
Il décrit la principale ville des Plateaux ainsi, parce que ses enquêtes en qualité de journaliste d’investigation l’ont conduit à trouver un phénomène de dépravation des mœurs qui y prend racine et qui a des effets dévastateurs sur les populations, particulièrement les élèves.
L’un des meilleurs journalistes du Togo, si ce n’est le meilleur de son temps, plante le décor et vante en même temps les atouts de la région notamment « une ville accueillante, attrayante. »
Mais « est-ce que ces atouts sont mis en valeur ? C’est un autre débat. »
Au-delà de cet important questionnement, Ferdinand Ayité se concentre sur « l’envers du décor » d’un milieu qui attire les Togolais et d’autres visiteurs.
Quel est alors ce côté sombre de Kpalimé ?
Le revers de la médaille est « un phénomène de prostitution généralisée » qui touche principalement les élèves.
Cette prostitution de masse est organisée par des réseaux de proxénètes qui recrutent « les filles dans les établissements scolaires et qui les mettent à disposition des visiteurs dans les hôtels (…) Le phénomène prend de l’ampleur et touche énormément les élèves. »
L’auteur de l’enquête insiste sur la jeunesse « parce que ce phénomène de proxénétisme est en train de détruire la jeunesse et surtout les élèves. »
POURQUOI PARLE-T-IL DE DESTRUCTION DE LA JEUNESSE ?
Le proxénétisme détruit la jeunesse à travers la transmission notamment du VIH/SIDA, de l’hépatite que les victimes contractent et risquent de transmettre à leurs copines et copains élèves, situation
« qui est extrêmement dangereuse pour notre pays. »
« On sait qu’à Kpalimé, il y a des réseaux qui s’organisent qui partent de Lomé pour aller faire des partouzes avec les filles à Kpalimé (…) Le phénomène est en train de toucher tous les domaines parce que demain, les proxénètes vont commencer par utiliser les filles mineures, s’ils ne les utilisent pas déjà » relate le brillant journaliste.
Après avoir fait l’état des lieux de la situation sodomegomorrhienne de Kpalimé, l’investigateur analyse les causes qui sont par exemple la pauvreté, l’absence de structures adéquates pour la jeunesse, le laxisme des autorités religieuses, traditionnelles et publiques, l’absence des parents dans l’éducation des enfants, le manque de veille citoyenne de la population et le peu d’engagement des associations et de la diaspora.
Comme il est de rigueur dans ses sorties, Ferdinand Ayité propose toujours des pistes de solution aux faits qu’il investigue.
Sur le cas Kpalimé, il n’a pas dérobé à cette démarche rigoureuse qu’on lui connaît.
Aussi, lance-t-il un appel aux parents, à la population, aux mouvements citoyens, aux autorités locales, au Gouvernement central pour la prise d’actions immédiates, adéquates, urgentes et durables.
Au menu de ces engagements, se mélangent la surveillance citoyenne, le signalement à la police, le renforcement de l’autorité parentale, une réflexion commune des autorités locales sur la problématique, la prise de mesures nécessaires et leurs mises en œuvre.
Dans sa son intervention dominicale sur le proxénétisme de masse, Ferdinand Ayité qui est un journaliste d’investigation de premier plan, touche une question sociale et sociétale extrêmement importante et lance un appel à l’action en vue d’y répondre.
Pourquoi les Togolais doivent-ils répondre rapidement à cet appel ?
PRÊTER UNE OREILLE ATTENTIVE À L’INVESTIGATION
La population, les parties prenantes, les autorités locales et le Gouvernement se doivent de prêter une oreille attentive à l’alerte de Ferdinand Ayite pour des raisons évidentes suivantes :
1. La jeunesse et l’école, cœur du développement de toute société
« Tant vaut l’école, tant vaut la nation » affirme S.E.M Gnassingbé Eyadema, Timonier national et Général d’Armée.
L’ancien chef d’Etat a compris le rôle crucial que joue l’école dans le développement d’un pays.
Et qui dit école, dit nation, parce que les jeunes scolarisés, formés, qui acquièrent des connaissances et des compétences deviennent plus tard, la relève qui construit solidement et durablement un pays.
C’est pour cela que toute action publique alloue une part importante du budget à la scolarisation et à la formation.
L’Etat togolais comprend cette nécessité et depuis 2020, a augmenté de 52% le financement destiné à l’éducation.
Le Ministre de tutelle nommément le Ministère des Enseignements Primaire, Secondaire, Technique et de l’Artisanat a à cœur de promouvoir l’éducation et particulièrement celle des filles.
Il prend alors de mesures qui garantissent notamment la parité de la scolarité filles-garçons, la lutte contre le harcèlement sexuel des élèves.
Les comportements liés à la dépravation sexuelle dans les écoles sont aussi prévenus et sévèrement sanctionnés.
Les actions publiques dans le domaine de l’éducation coûtent cher au Togo et il est de bon ton que toutes les activités qui tendent à détruire la scolarisation des enfants et particulièrement des filles doivent être interdites.
Le phénomène de prostitution généralisée qui touche les élèves et dont parle Ferdinand Ayité est effectivement dommageable au développement du Togo et doit être enrayé.
2. La santé de la jeunesse, moteur du développement
Si l’école est au cœur du développement d’une nation, la santé en est le carburant.
La tradition togolaise valide ce postulat, c’est pourquoi au Togo, le premier vœu que les uns et les autres souhaitent est la bonne santé.
Le Gouvernement n’est pas du reste et met la santé dans ses priorités d’actions.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la dépense totale de la santé au Togo est de CFA 138 milliards (en 2012) soit 8,6% du PIB.
Durant 2023, l’Etat a prévu CFA 21 milliards pour la couverture de santé universelle.
La lutte contre la VIH/SIDA occupe une grande partie de ce budget pour ses plans de riposte ambitieux que déploie le Togo selon l’ONUSIDA.
En 2023, le Togo recense 110.000 personnes vivant avec le VIH dont 60% sont de sexe féminin (chiffre du Conseil National de lutte contre le SIDA.)
Pour la période 2022-2023, le pays a bénéficié d’une subvention de CFA 64,9 milliards de la part du Fonds Mondial pour soutenir la lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA et la tuberculose (chiffre de la Primature.)
Au Togo, la prévalence du VIH est plus élevée dans les zones urbaines (3,6%) que dans les zones rurales (1,6%.)
Au niveau des régions, après Maritime, les Plateaux se placent en deuxième position en termes de taux de prévalence.
L’étude a porté sur la tranche d’âge de 15-49 ans qui compose en grande partie la population active et la jeunesse (15-35 ans) qui représente 36% de la population totale.
Les scientifiques attestent que le VIH se contractent surtout durant les activités sexuelles non-protégées et les prostitués et proxénètes sont en premier loge de cette transmission.
À la lumière de l’action internationale et togolais en matière de promotion de la santé, de lutte contre le VIH, de la prévalence du VIH par région et par tranche d’âge, du canal de transmission de la maladie, il est conclu indiscutablement que Kpalimé et sa jeunesse sont en « danger » face au VIH/SIDA et l’alerte de Ferdinand Ayité est d’un intérêt capital.
3. Proxénétisme, interdit et durement puni par la rigueur de la loi togolaise
La loi Togolaise interdit le proxénétisme (réponse du Togo au Comité des droits des enfants en 2012.)
Le proxénétisme tombe sous la rigueur de la loi, de sorte que l’ancien ministre des Droits de l’homme, Christian Trimua s’en félicite comme le relève Republicoftogo dans son article online du 30 novembre 2022.
« Le ministre dénonce au passage des pratiques plus insidieuses.
Au Togo, on appelle cela le phénomène de ‘groto’.
Des personnes ayant des responsabilités et donc de l’argent entretiennent matériellement des jeunes filles mineures, ce qui leur donne le ‘privilège’ d’avoir des rapports sexuels.
Ces généreux donateurs tombent aussi sous le coup de la loi et risquent d’être poursuivis pour proxénétisme aggravé » assène le même site.
La police n’en est pas du reste et démantèle systématiquement tout réseau de proxénétisme qui est à lui signalé.
Le proxénétisme dont parle Ferdinand Ayité comme étant un danger pour la jeunesse et le même dont parle l’ancien ministre de pratiques plus insidieuses et de proxénétisme aggravé.
4. Kpalimé, une région attrayante
La Ville de Kpalimé est le chef-lieu de la Préfecture de Kloto, préfecture qui s’intègre dans la Région des Plateaux.
Alors qu’Atakpamé est le chef-lieu de toute la région, Kpalimé est la ville la plus peuplée, prisée des Togolais des autres régions et des touristes notamment d’autres pays d’Afrique et aussi de l’Occident.
Togopolitique qualifie Kpalimé de « poumon vert du Togo » pour sa géographie somptueuse et riche.
Humainement, socialement et culturellement parlant, les « Kpaliméens » sont très accueillants et les plats de la région sont parmi les préférés des Togolais.
Les filles du milieu sont aussi très belles.
Selon le même journal en ligne, les enjeux majeurs de la ville sont par exemple l’éducation, l’emploi et la participation active des jeunes.
Qualifier la ville de Kpalimé d’une ville accueillante et attrayante comme le fait l’auteur et la prévenir de toute souillure n’est donc qu’une pure réalité.
REBÂTIR SODOME
Le résultat de l’investigation du journaliste Ferdinand Ayité sur la prostitution et le proxénétisme dans la ville de Kpalimé est une matérialité et les pistes qu’ils trace pour y mettre fin sont en parfaite adéquation avec une participation citoyenne des populations et les priorités de l’action publique de l’Etat togolais.
Cet appel doit donc nécessairement être attendu, amplifié en premier lieu par les Togolais de la région et au-delà, les Togolais dans leur entièreté.
De manière urgente, le Maire de la Ville doit rapidement convoquer une assemblée communale et mettre la prostitution et le proxénétisme à l’ordre du jour.
À l’issue de cette rencontre capitale, des décisions rigoureuses, vigoureuses, définitives doivent être arrêtées et mises en application sur le champ.
Un Conseil de la Diaspora de Kloto 1 doit être constitué et qui s’implique de manière déterminée dans l’application des résolutions.
Sodome doit être rebâtie et sa brillance partagée avec les autres villes du Togo qui font face à un mal similaire.
Se Osagyefo Asafo
https://www.facebook.com/ferdi.ayite/videos/1896902730777946