Alain Foka: ce cerveau diabolique qui encourage Faure Gnassingbé à foncer dans le mur

« Je sais que tous les Camerounais, enfin, ceux qui s´agitent sur les réseaux sociaux, voudraient que je parle de ce qui se passe ici. Moi je suis journaliste. Je ne suis pas militant ou autre. Ce qui se passe ici m´attriste évidemment en tant que Camerounais, mais ça ne m´éloigne pas de mon métier de journaliste. Je dis les choses, je dirai toujours les choses, mais prendre parti, je n´ai pas envie de prendre parti…Si on veut que je dise qu´il y a une mauvaise gouvernance, on ne m´a pas attendu pour dire cela. C´est un fait, tout le monde voit. Si on dit que les choses vont mal, c´est un fait…Est-ce qu´on a besoin que Foka le dise pour que ça change quelque chose, je ne crois pas… Maintenant, si on veut que les gens débattent, je cherche à faire débattre les gens sur mon antenne autant que je peux. Le pays où c´est le plus difficile d´organiser un débat c´est le Cameroun. » Alain Foka (Source:Médiatude, Cameroun).

Voilà comment Alain Foka répondait sur Abk Radio le 15 août 2019, lors de son séjour dans son pays natal, aux nombreuses critiques qui lui sont faites par ses compatriotes au sujet de son silence sur l´actualité socio-politique au Cameroun. Quatre ans après cette interview, le 17 octobre 2023, le journaliste franco-camerounais annonce son départ de RFI (Radio France Internationale), et crée son fameux projet dénommé MANSSAH, à la tête duquel il souhaite, selon ses propres termes, apporter sa pierre à la renaissance de L´Afrique. Et il n´avait trouvé aucun pays sur le continent noir, pas même son pays d´origine, le Cameroun, handicapé par une gouvernance calamiteuse, pour s´installer, que le Togo, ce petit pays d´Afrique de l´ouest, ballotté par d´interminables problèmes socio-politiques depuis plus d´un demi-siècle. Sans doute l´offre de «son ami» Faure Gnassingbé de se mettre à ses services était plus alléchante que le salaire normal d´un journaliste à RFI; surtout que son nouvel employeur, le président de fait du Togo, dirige son pays comme une épicerie familiale, n´a de comptes à rendre à personne, disposant même du droit de liberté, de vie ou de mort sur ses concitoyens. Peut-il y avoir meilleur endroit que le Togo pour s´enrichir rapidement et narguer impunément les populations autochtones en contribuant à rallonger leur calvaire ?

Le 14 février 2024, évoquant le rôle obscur et surtout dangereux du truand camerounais autour de Faure Gnassingbé, nous nous adressions à lui dans un article dans le journal «Liberté» en ces termes: «…nous voulons rappeler à l’ancien journaliste à RFI que des intelligences dangereuses, pernicieuses et hostiles au peuple togolais, il y en a déjà plusieurs autour du président de fait du Togo. Des intelligences diaboliques, autour de la présidence togolaise, capables de démontrer que 1 plus 1 n’est pas forcément 2, et que le soleil au Togo ne se couche pas à l’ouest, font voir de toutes les couleurs aux Togolais depuis des décennies. C’est pourquoi nous disons non à ce mercenaire de la plume nommé Alain Foka. Monsieur Alain Foka, le malsain plan qui se cache derrière votre «panafricanisme» et derrière votre machin dénommé MANSSAH est mis à nu. …Et sachez que les grandes sommes d’argent qui vous sont versées et qui vous servent à mener une vie de pacha, sont volées aux populations togolaises qui végètent dans une misère indescriptible.»

Monsieur Alain Foka nous dit qu´il a mis sur pied son projet MANSSAH pour apporter sa pierre à la renaissance de l´Afrique; et pour cette fin notre journaliste choisit un pays sous le joug d´une dictature familiale de presque 60 ans dont les populations cherchent le départ depuis plusieurs décennies, et n´ont récolté jusqu´à présent qu´assassinats, emprisonnements et départs massifs en exil. Et comme ceux qui prétendent diriger le Togo sont de mauvaise foi, en commençant par Faure Gnassingbé, ils mettent en pratique les «conseils» d´un aventurier sans foi ni loi comme Alain Foka qui n´est même pas juriste et dont le pays de naissance, le Cameroun, est dans une situation politique, encore plus dramatique. Pourquoi n´a-t-il pas commencé sa «renaissance de l´Afrique» par son pays natal mal en point sur tous les plans? Aujourd´hui nous comprenons bien que le départ de RFI du journaliste camerounais n´était pas le fruit du hasard; c´est bien Faure Gnassingbé qui l´en a débauché avec la promesse d´une vie de prince auprès de lui au Togo, surtout pour utiliser les balivernes que ce dernier raconte, comme arguments pour faire changer la constitution togolaise par une assemblée nationale aux ordres.

Ce qui est aujourd´hui encore plus triste et lamentable, ce n´est pas seulement le fait que des députés dont le mandat est terminé depuis trois mois, aient procédé dans la précipitation à la modification de la Constitution togolaise, mais c´est la façon dont ces grand-pères et grand-mères de familles, toute honte bue, manquant de dignité, ont pu accepter de commettre un tel forfait qui impacterait la vie de la nation pour longtemps. Pour la gouverne de ces pseudo-députés, Faure Gnassingbé est un Togolais parmi d´autres millions de Togolais, et on ne taille pas une constitution à la mesure d´un individu pour lui faire plaisir, surtout pour qu´il s´éternise au pouvoir. Quand en août 2019 Alain Foka se justifiait lors d´une interview radiophonique, vis-à-vis des critiques de ses compatriotes, de ne pas s´intéresser à la situation politique délétère de son pays natal, le Cameroun, il avait avancé l´argument selon lequel il est journaliste et non militant. Selon ses termes à l´époque, il ne pouvait donc pas prendre parti. Le journaliste, une fois l´idée de s´installer dans l´entourage de la dictature togolaise conçue, cesse comme par miracle d´en être un pour devenir militant; et plus grave, il prend fait et cause pour le régime Gnassingbé contre les populations togolaises martyrisées depuis plus d´un demi-siécle. Aujourd´hui, non seulement il ne parle toujours pas du drame politique camerounais, mais il apporte son soutien à un régime décrié sur tous les plans, pour que le drame togolais ne prenne pas fin. Ça s´appelle malhonnêteté, banditisme, ou truanderie intellectuelle. «Ceux qui se ressemblent s´assemblent», dit-on. À voir comment les choses se passent, tout le monde peut constater que Faure Gnassingbé et Alain Foka entrent parfaitement dans ce schéma de dictateurs et d´aventuriers sans vergogne qui profitent du «panafricanisme» à la mode pour arriver à leurs fins personnelles. Le premier pour s´éterniser au pouvoir et le second pour s´enrichir rapidement et impunément sur le dos d´un peuple qui tire le diable par la queue depuis très longtemps à cause d´une gouvernance inhumaine.

Revenant au coup de force constitutionnel fomenté par Faure Gnassingbé pour rester roi du Togo ad vitam aeternam, et dont la main maléfique de notre escroc de journaliste n´est pas loin, nous disons que le président de fait de notre pays a dépassé les bornes en humiliant encore une fois ses compatriotes, et que Alain Foka aura misé sur un mauvais cheval pour son aventure togolaise qui risque de lui glisser entre les doigts. Si aveuglé par la jouissance du pouvoir usurpé, Faure Gnassingbé feint de ne pas savoir qu´une minorité ne peut en aucun cas changer la constitution d´un pays pour l´imposer à la majorité, l´ancien journaliste de RFI et l´entourage immédiat du président togolais, s´ils étaient de bonne foi, devraient le savoir. Et le renvoi à l´assemblée nationale de la constitution charcutée pour relecture n´est qu´un subterfuge qui consiste à reculer pour mieux sauter. Les Togolais disent non et ne veulent désormais qu´une chose: l´arrêt pur et simple de la comédie par cette assemblée des béni-oui-oui, une amnistie générale pour permettre le retour des exilés politiques, la libération de tous les prisonniers politiques, l´organisation des assises nationales où il sera décidé des conditions du départ de Faure Gnassingbé du pouvoir et la mise en place d´une transition dont la durée reste à être fixée.

 Samari Tchadjobo

Allemagne

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