Deux femmes ont été emprisonnées samedi aux Comores pour avoir demandé à se marier, ce qui selon la justice constitue « des faits contraires aux bonnes mœurs et contre nature ».
Elles risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 600 euros.
« Elles ont été présentées au parquet ce 8 juin pour des faits unanimement considérés comme étant contraires aux bonnes mœurs et contre-nature », selon un communiqué du procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid.
Ces deux habitantes de ce petit archipel très conservateur de 870.000 habitants, très majoritairement musulmans, ont été soupçonnées d’avoir demandé la semaine dernière à un juge religieux de les marier.
« L’enquête n’a pas établi qu’elles s’étaient présentées à un prédicateur de leur localité pour lui demander de les unir dans les liens du mariage », admet toutefois le procureur dans son communiqué.
En revanche, « il est bien établi que ces deux jeunes filles entretenaient une relation amoureuse entre elles et qu’elles habitent ensemble depuis presque deux ans », précise-t-il.
« C’est plutôt un homme qui aurait dit au prédicateur que ces femmes avaient l’intention de se présenter devant lui pour qu’il les marie, c’est un peu une suite de ce qui s’est passé dernièrement à Mayotte », a clarifié M. Djounaid, interrogé au téléphone.
Une Franco-Comorienne et une Réunionnaise se sont mariées civilement dans le département français de Mayotte à la fin du mois dernier, provoquant une onde de choc toujours très vive aux Comores
Mayotte, dont la souveraineté est toujours revendiquée par les autorités comoriennes, est distante de 70 kilomètres de cet archipel.
Avec l’AFP