Des marchés à l’eau : Ces infrastructures qui sont à l’image du système déliquescent au sommet du Togo

Les inondations sont ce qu’elles sont au Togo. Incontrôlables, répétitives, jamais maîtrisées. De même qu’on ne saurait avoir une année sans pénurie de carburant, sans coupure d’électricité et sans pénurie d’eau potable, de même les inondations ont toujours leurs semaines de gloire au Togo, avec les conséquences les plus graves qu’elles entraînent du côté de chez les démunis.

La tradition est donc également respectée côté inondations. Comme les années précédentes, ces moments de fortes pluies vont apporter leur lot de sinistrés, de drames, de foyers désolés, de routes impraticables et de marchés devenus inaccessibles, cela sans qu’aucune solution ne soit trouvée à temps. Aux maisons abandonnées à cause de ces débordements pluviaux, il faut maintenant ajouter les marchés qui n’échappent pas aux rigueurs diluviennes. Le nouveau marché de Tsévié est le symbole de ce que subissent ces établissements où les échanges commerciaux se font.

Inauguré le 15 février dernier, il a fallu deux jours seulement aux usagers pour se rendre compte que l’infrastructure comprenant 4 409 places, 142 boutiques, 34 kiosques, des hangars pour céréales, une boucherie, des latrines modernes, un dépotoir intermédiaire et diverses installations contemporaines, n’est en réalité qu’un réceptacle de pluie. On voit mal comment un marché aussi fragile en termes de qualité infrastructurelle peut stimuler le développement local, renforcer l’économie et améliorer les conditions de vie. Sans doute n’aurait-on pas assisté à ce triste scénario si les travaux de construction dudit marché avaient été menés avec le plus grand professionnalisme. Mais comme il est de coutume au pays des Gnassingbé, c’est l’amateurisme qui est érigé en mode de gouvernance.

Le marché de Hedzranawoé à Lomé fait également pâle figure en temps de pluie, un peu comme celui de Hanoukopé. Regrettable qu’après bientôt 20 années au pouvoir, les réalisations les plus basiques soient de la mer à boire pour le pouvoir.

Source: Le Correcteur

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