Ceux qui savaient à quoi s’en tenir par rapport aux élections à la togolaise, eu égard aux analyses qui justifiaient le boycott, ont assisté très attristés, au spectacle affligeant de tous ces braves gens qui partaient, l’espoir au cœur, munis d’un bulletin de vote pour faire advenir le changement tant souhaité. On leur a menti.
Les faits sont têtus au Togo depuis une bonne trentaine d’années : les bulletins de vote peuvent-ils opérer le miracle de vaincre les fusils d’une dictature militaire qui a fait la démonstration urbi et orbi du refus obstiné du changement en modifiant la constitution pour un règne éternel ?
Cette constitution ne s’est pourtant pas adressée aux Togolais en chinois. Elle a dit: ” Je suis la caution juridique d’une dictature à vie “. Était-ce si difficile à comprendre ?
Résultat des courses: les partis participationnistes ont encore été roulés dans la farine et humiliés. L’opposition n’a jamais été volée à ce point au cours d’une mascarade électorale. C’est le retour aux scores du parti unique sous Éyadéma, lequel s’offrait le score de 99,99 % des voix. Cette fois-ci, le Rpt-Unir est arrivé à 95%. Allez, encore un effort ! À la prochaine, ce sera 100% !
J’ai interrogé des personnalités partitipationistes qui m’ont toutes avoué que les élections seraient truquées. “Mais avez-vous un plan B, leur ai-je demandé naïvement ? Aucun d’entre eux n’avait de réponse à cette question fondamentale. La logique veut que, lorsque l’on s’engage dans un jeu aux dés pipes d’avance, on ait de quoi empêcher la tricherie ou la force de récupérer le bien volé. Simple escroquerie politique de plus, d’une certaine opposition, pour enfumer le peuple togolais martyr ?
Élections outrageusement volées avec une constitution clandestine pour un dictateur à vie. Chœur de lamentations hypocrites des victimes consentantes qui ont érigé le participationnisme en dogmes sacro-saints d’une nouvelle religion politico-obscurantiste. Demain, leur maître les convoquerait à une autre élection truquée, qu’ils s’y aligneraient précipitamment, tous en rang d’oignons ! Ces gens sont en train de susciter un faux débat pour savoir s’ils doivent siéger ou non au parlement croupion. De qui se moque-t-on ? Ils doivent aller siéger dans leur parlement croupion nommé, au garde-à-vous, s’il vous plaît, comme des députés croupions nommés pour boire le tchoukoutou du participationnisme jusqu’à la lie. On leur offrira même un chef de fil de l’opposition avec rang de ministricule pour deux malheureux députaillons. Les despotes du Rpt-Unir doivent rire jusqu’aux larmes en ce moment de leurs très chers opposants choisis.
Je repose la question: “Y a-t-il un plan B dans la besace des participationnistes ?” Bof !
Ayayi Togoata APÉDO-AMAH