Le Cameroun se positionne comme l’une des priorités stratégiques de la Banque africaine de développement (BAD) en Afrique centrale.
Néanmoins, les secteurs d’activité du pays n’attirent pas équitablement les fonds de l’institution financière. En effet, un secteur en particulier avale plus de la majorité des investissements. Concrètement, il s’agit du domaine des infrastructures des transports.
Pourquoi autant de financement de la BAD dans l’infrastructure au Cameroun ?
Avec plus de la moitié de ses financements dédiés aux infrastructures de transport, l’institution panafricaine vise à faire du pays une plaque tournante logistique incontournable dans la région.
Au total, ce sont 56,5% des 2,5 milliards de dollars engagés par la BAD sur le territoire camerounais qui sont fléchés vers le secteur des transports à ce jour.
Un investissement massif dans le désenclavement et la connexion du pays à ses voisins, jugés essentiels pour stimuler l’intégration économique régionale.
Fleurons de cette stratégie, les récents chantiers du pont sur la Cross River ou de l’axe routier Bamenda-Enugu ont déjà nécessité des apports de 120 et 173 millions de la part de la banque.
Mais le feuilleton des projets d’envergure continentale est loin d’être terminé.
Ainsi, un financement de 80 millions de dollars a été approuvé pour la construction prochaine d’un pont sur le Ntem, futur lien vital entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.
La BAD débloquera également 115 millions pour le pont sur le Logone, jonction cruciale avec le Tchad.
Ces infrastructures de premier plan, couplées à la réhabilitation des corridors routiers, doivent permettre au Cameroun de devenir la colonne vertébrale des échanges en Afrique centrale.
Un pari de la BAD sur le potentiel de hub du pays, à en juger par l’estimation de 2,5 millions d’emplois créés grâce à ses investissements dans le secteur.
Si les transports constituent l’épine dorsale du partenariat avec Yaoundé, l’institution ne néglige pas pour autant d’autres secteurs clés. Ainsi, 20,4 % de son portefeuille camerounais sont fléchés vers les projets énergétiques. L’agriculture bénéficie aussi d’une portion conséquente avec 10,5 %.
Cette répartition stratégique des financements de la BAD confirme la volonté de l’institution de faire du Cameroun son cheval de bataille économique dans cette région encore en quête d’intégration.
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