La nouvelle constitution du régime a été relue et adoptée vendredi dernier à l’Assemblée nationale, en pleine période électorale et par des députés en fin de mandat depuis des mois. Elle sera promulguée dans quelques jours par le chef de l’État.
Seulement, au niveau de l’opposition et de la société civile, les voix ne cessent de se lever contre ce nouveau changement constitutionnel qu’elles considèrent comme « un coup d’État ».
À la question de savoir si le Faure Gnassingbé a encore la possibilité de faire machine arrière et de ne pas promulguer cette nouvelle loi, Me Zeus Ajavon, fin connaisseur du droit constitutionnel, répond : « Sur le plan strictement juridique et constitutionnel, il n’y a pas de moyen de revenir en arrière. La Constitution prévoit que lorsqu’un texte est voté et transmis au chef de l’État et qu’il a exercé son pouvoir de demander une seconde lecture, lorsque les députés le lui renvoient, il n’a d’autre issue que de le promulguer ». Propos rapportés par le confrère « Le Tabloïd ».
L’ancien leader du collectif « Sauvons le Togo » poursuit : « Si le chef de l’État le désirait, il pouvait, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, prendre sur lui de faire ce qu’il aurait dû faire avant que le texte ne soit adopté par l’Assemblée, demander au peuple de trouver une solution. Le dialogue en vue de la cohésion nationale peut passer avant tout… ».
Selon lui, « Si le chef de l’État promulgue le texte, c’est l’ouverture à tous les dangers (…) Le Togo est en danger ! La démocratie togolaise est en danger ! La liberté est en danger ! Les droits de l’Homme sont en danger ! La République est en danger !… C’est pour cela que nécessairement, il faut qu’on quitte la base de la légalité pour aller au consensus national. C’est la seule issue qui reste pour qu’on puisse s’en sortir ».