Royaume-Uni : le renvoi de migrants au Rwanda, bientôt effectif

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président rwandais Paul Kagame ont assuré mardi vouloir mettre rapidement en oeuvre leur projet controversé, qui piétine actuellement, visant à expulser les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers ce pays d’Afrique, avec de premiers vols au printemps.

Selon un compte-rendu de leur rencontre à Downing Street publié par le gouvernement britannique, « les deux dirigeants espèrent vivement que les premiers vols en direction du Rwanda auront lieu au printemps« .

Depuis son arrivée à Downing Street il y a un an et demi, Rishi Sunak a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’une de ses priorités, martelant vouloir « stopper les bateaux » qui arrivent illégalement sur les côtes britanniques.

Il espère pouvoir mettre en œuvre ce projet très controversé, annoncé sous Boris Johnson en 2022, avant les élections législatives britanniques attendues cette année et pour lesquelles l’opposition travailliste est largement favorite.

Ce projet doit, selon Londres, décourager les migrants de tenter la périlleuse traversée de la Manche, et « briser » le système criminel des passeurs.

Mais un texte de loi visant à surmonter l’opposition de la Cour suprême britannique au projet initial se heurte à la résistance de la chambre haute du Parlement. Les Lords tentent en effet de l’assortir de garanties après son adoption en janvier par les députés. Après des débats infructueux, le projet de loi sera de retour devant les députés le 15 avril.

Le journal britannique The Times a rapporté mardi que 70% des maisons d’un lotissement destiné à accueillir ces futurs migrants près de Kigali avaient été revendus à des locaux, selon le promoteur.

La porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo a démenti ce chiffre auprès du journal, et assuré que le projet du Rwanda était, depuis le départ, de mélanger les migrants et les habitants sur place.

Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais plusieurs groupes de défense des droits humains accusent le président Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.

Le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de petites embarcations au premier trimestre 2024 a augmenté de 41,7% par rapport au premier trimestre 2023, atteignant un niveau record.

Avec AFP

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