En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune entretient savamment l’incertitude sur ses intentions à quelques mois de la présidentielle anticipée. Une stratégie du flou pour ce chef d’État vieillissant qui garde le pays en haleine.
À 78 ans, « le Moudjahid » cultive le mystère quant à un éventuel second mandat. Interrogé sur ses ambitions pour le scrutin avancé au 7 septembre, Tebboune s’est montré d’une éloquente ambiguïté : « Je ne vais pas répondre, car avant l’heure ce n’est pas l’heure ».
Un silence assourdissant de la part du locataire d’El Mouradia, qui préfère laisser planer le suspense plutôt que de dévoiler ses cartes.
Une position évasive qui alimente les spéculations sur le devenir du pouvoir en Algérie.
Le président profitera-t-il de l’avancement du scrutin pour se lancer dans la bataille et potentiellement rempiler pour un nouveau mandat ?
Ou bien jettera-t-il l’éponge, miné par des soucis de santé récurrents et une contestation sporadique de la rue ?
Seul dans son palais présidentiel, Tebboune semble se délecter du trouble suscité. Lui dont la légitimité de l’élection en 2019 reste fragile après un scrutin émaillé d’une abstention record.
Dans ce contexte d’incertitudes, l’homme fort d’Alger entretient le flou pour mieux contrôler le jeu politique.
Une fois n’est pas coutume pour le vieil apparatchik qui, au crépuscule de sa carrière, fait du Tebboune en nouant les fils d’une succession potentielle.
Au peuple algérien d’attendre encore de nouvelles miettes d’informations pour percer l’énigme présidentielle.
Une dernière démonstration de force, à 78 ans, pour ce vétéran du Pouvoir qui n’a peut-être pas dit son dernier mot.
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