Dans un pays en proie à une crise économique majeure, les autorités du Nigeria décident de muscler considérablement les exigences réglementaires pour ses banques.
Une offensive de choc destinée à consolider la solidité financière des établissements, au risque de provoquer une profonde recomposition du paysage.
La sentence est tombée fin mars sous la forme d’une circulaire fracassante de la banque centrale. Exit les anciens seuils de capitalisation minimale jugés trop faibles face à la dégradation de la situation macroéconomique.
Désormais, les banques commerciales internationales devront afficher 500 milliards de nairas de fonds propres, soit 10 fois plus qu’auparavant.
Un relèvement draconien qui s’applique aussi, dans une moindre mesure, aux banques de taille nationale ou régionale.
Quel que soit leur statut, toutes disposent de 2 ans pour se mettre aux normes, sous peine de réduire leurs activités, voire d’envisager des rapprochements.
L’enjeu pour le régulateur est de taille : reverdir des bilans fragilisés par l’inflation galopante, la dépréciation du naira et les risques systémiques accrus sur l’économie.
Autant de menaces qui exigent dorénavant des banques nigérianes encore plus résistantes et mieux capitalisées.
Un sacré tour de vis dans un pays où le secteur bancaire peine déjà à se redresser, plombé par sa fragmentation excessive avec pas moins d’une trentaine d’acteurs de tailles diverses.
Beaucoup d’entre eux pourraient ne pas survivre au choc en l’absence de capacité à lever massivement des capitaux frais.
La menace de fermetures, de défaillances ou de rapprochements capitalistiques ressurgit donc en force, ouvrant la voie à une recomposition globale du paysage bancaire national.
Seules les plus puissantes banques se hisseront aux nouveaux standards de capitalisation du Nigeria, au prix de vastes restructurations internes.
Qu’importent les dégâts pour les autorités nigérianes : il faut sauver le soldat bancaire national, quitte à bousculer un secteur longtemps préservé.
Le temps presse pour consolider la place financière locale face aux vents mauvais soufflant sur l’économie.
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