Coupe d’Afrique des Nations féminine : lever le voile sur la santé menstruelle, Esse Akida se confie

L’histoire nous montre l’évolution du tabou autour de la période menstruelle. Surtout, dans nos sociétés africaines, l’on n’en parle pas. Combiner une carrière et inconfort menstruel pour des femmes qui font des activités aussi physiques que jouer au foot est extrêmement difficile. Meskerem Goshime, responsable du football féminin à la Caf, déclare qu’« ils n’en parlent même pas en famille », rapporte BBC Sport Afrique.

Durant ces dernières années, le football féminin en Afrique connaît un grand développement. Les joueuses africaines peuvent espérer une longue carrière. Mais le milieu sportif est compliqué. Les besoins spécifiques qu’on les femmes ne sont pas toujours prises en compte.

La joueuse kényane Esse Akida s’exprimant sur le sujet du tabou des règles dans le milieu du football explique que « dans les équipes pour lesquelles j’ai joué professionnellement, nous avions la possibilité de ne pas jouer pendant nos menstruations, mais ici, au Kenya, ce n’était pas possible ».

En période menstruelle, surtout pour des femmes avec un saignement abondant ou règles douloureuses, ne peuvent pas se permettre de faire d’effort trop physique.

La joueuse raconte qu’« Il y avait des coéquipières qui avaient des règles abondantes et qui ne pouvaient pas jouer pendant cette période. J’ai marqué sur mes menstruations, mais ce n’est pas très confortable ».

C’est ardu de jouer dans ces conditions. Mais si elle ose en parler, elle est vue comme condescendante : « Je me souviens avoir dit à l’un de mes entraîneurs que je n’étais pas à l’aise pour jouer pendant mes menstruations. Il a compris que je ne voulais pas jouer parce que je me prenais pour une superstar ». Continue-t-elle de raconter à BBC Sport Afrique.

La confédération africaine de football fait son possible pour prendre en la santé menstruelle des joueuses. La lutte contre la culture du silence à commencer depuis 2021.

Une physiologie différente

Beaucoup de filles n’ont pas pu réaliser leurs rêves à cause de la menstruation. « Dans ma communauté, les menstruations ont empêché les filles de se lancer dans le football, car il est difficile de trouver de l’argent pour acheter des serviettes hygiéniques », témoigne Akida.

« Les filles devaient trouver un équilibre entre jouer et rester à la maison. J’ai eu la chance d’avoir une mère qui m’a soutenue. Toutes mes camarades de Kilifi n’ont pas eu le même luxe. C’était décourageant à voir », une histoire bien triste.

Le milieu du football étant majoritairement masculin, une plateforme de discussion ouverte, sans tabou doit être mise en place. Un environnement dans lequel les footballeuses se sentent en sécurité.

La physiologie de la femme est différente de celle de l’homme. La période menstruelle nécessite une bonne hygiène pour éviter les infections. L’accès aux produits nécessaires pour se sentir confortable. De cette façon, la performance des joueuses ne sera pas atteinte.

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