Deux personnes soupçonnées d’espionnage au profit de la Chine et de la Russie inculpées à…

Un homme et une femme ont été inculpés le vendredi 29 novembre 2024 à Paris dans une enquête portant sur la livraison alléguée de secrets industriels en matière de semi-conducteurs à la Chine et à la Russie, a appris l’AFP ce dimanche 1er décembre de source proche du dossier.

Sollicité, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé ces mises en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits punis de dix ans d’emprisonnement et leur placement sous contrôle judiciaire.

Sollicité, son avocat Harold Bataille a refusé de commenter.

Dans ce dossier, dit « Ommic », du nom d’un spécialiste français des semi-conducteurs, deux Français et deux Chinois avaient été mis en examen à Paris en mars 2023, parmi lesquels deux dirigeants de cette entreprise.

Ommic avait été racheté en 2018 par Ruodan Z., homme d’affaire chinoise d’une soixantaine d’années domiciliée dans son pays, qui en est devenu président en 2018 via un fonds d’investissement créé en France.

Marc R., le directeur général d’Ommic, ainsi qu’un cadre chinois de la société, avaient été inculpés le 24 mars 2023 pour livraison à une puissance étrangère de procédés, documents ou fichiers de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, un crime passible de 15 ans de détention criminelle et de 225.000 euros d’amende.

D’après le quotidien Le Parisien, qui avait révélé l’information, la justice soupçonnait Marc R. d’avoir « mis en place de nombreux stratagèmes de contournement pour livrer sciemment des puces puissantes et informations sur des technologies sensibles à la Chine et à la Russie », sous la direction de Ruodan Z.

La maîtrise par Ommic du nitrure de gallium, un matériau qui permet une puissance démultipliée des semi-conducteurs, considéré en 2021 comme « stratégique » par un organe du ministère des Armées, serait au cœur du dossier.

Mais d’après Le Parisien à l’époque, ces opérations auraient également abouti, via un « montage complexe », à « transférer du matériel interdit vers Moscou et contourner l’embargo commercial qui vise le pays depuis l’invasion de la Crimée, en passant par la Chine ».

Ces secrets industriels, « en bout de chaîne, ont très probablement servi à équiper les armées » de Pékin et Moscou, assure le journal.

@Avec l’AFP

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