En Côte d’Ivoire, de graves fraudes ont été révélées dans le recensement des personnes déguerpies, selon les témoignages des représentants des victimes.
Dans un reportage de France 24 , publié ce 26 novembre 2024, les représentants des victimes ont alerté sur des manipulations dans les listes de bénéficiaires.
« Nous avions enregistré à notre niveau 398 personnes, eux ils en ont enregistré 628, ce qui représente un écart de 230 personnes.
Autrement dit, il y a 230 fausses victimes qui sont généralement des agents de mairie, des proches ou des conseillers municipaux », a dénoncé Michel Bah Irieh, représentant des déguerpis de Banco 1.
Une autre représentante a ajouté : « Pour bourrer les listes, on a finalement donné des indemnités de relogement à des personnes non éligibles, tandis que d’autres victimes légitimes n’y figurent pas ».
Le gouvernement ivoirien avait annoncé un plan d’aide au relogement, incluant le versement de 250 000 francs CFA (environ 381 euros) par ménage.
Cependant, début août, des milliers de familles n’avaient toujours pas bénéficié de ces aides ni d’une indemnisation pour leurs pertes, selon Amnesty International.
L’ONG dénonce également le recours excessif à la force lors des opérations de déguerpissement, affirmant que plusieurs dizaines de milliers d’Abidjanais ont été expulsés de force de leurs logements.
Lancées début 2024, les opérations de déguerpissement menées par le gouvernement ivoirien visent à assainir la capitale économique et à améliorer le cadre de vie des habitants.