Ce pays africain change les règles pour son élection présidentielle ; désormais, un suffrage…

La Somalie, pays africain, vient de connaître une énorme réforme pour son élection présidentielle.

Concrètement, le pays vient d’acter l’adoption d’une réforme électorale qui met fin à un système politique séculaire fondé sur les clans.

En Somalie, le Parlement a voté le 23 novembre 2024, à une écrasante majorité de 169 voix contre 2, l’instauration du suffrage universel direct pour l’élection présidentielle de 2026, bouleversant ainsi des décennies de tradition politique.

Notons que cette évolution fondamentale représente une rupture avec le système ancestral où les chefs de clans, piliers traditionnels de la société somalienne, désignaient les parlementaires qui, à leur tour, élisaient le président.

La nouvelle législation, qui limite également le paysage politique à trois partis, vise à dépasser les clivages claniques pour forger une identité nationale plus cohérente.

Le président Hassan Sheikh Mohamud, lui-même produit de l’ancien système, défend cette réforme comme un pas décisif vers la modernisation politique du pays.

Pourtant, cette transition ne fait pas l’unanimité.

Les États du Puntland et du Jubaland, ainsi que plusieurs anciens présidents, expriment leurs réserves, craignant une déstabilisation des équilibres traditionnels dans un pays encore fragile.

Il convient aussi de rappeler que cette réforme électorale intervient dans un contexte économique encourageant, marqué par l’annulation récente de 99% de la dette somalienne par le Club de Paris, représentant plus de 2 milliards de dollars.

Cette décision historique, conjuguée aux prévisions optimistes du FMI qui anticipe une croissance de 3,7% en 2024, dessine les contours d’un possible renouveau somalien.

Toutefois, les défis restent considérables. La menace persistante d’al-Shabaab continue de fragiliser la sécurité nationale, tandis que la crise humanitaire demeure préoccupante. La réussite de cette transition démocratique dépendra largement de la capacité du gouvernement à maintenir la stabilité tout en poursuivant les réformes structurelles nécessaires.

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