L’Algérie a fait un grand pas pour devenir un acteur important dans le domaine des fertilisants agricoles en lançant l’exploitation d’un gisement géant de phosphate, sans les Chinois.
Le projet a été confié à deux groupes publics, Sonatrach et Sonarem (Société nationale de recherche et d’exploitation minière).
Le coup d’envoi du projet a été donné par le ministre de l’Energie et des mines Mohamed Arkab à Bled El Hadba à l’extrême sud de Tébessa, en présence des patrons de Sonatrach, de la Sonarem, mais en l’absence des partenaires chinois qui devaient prendre part à cet investissement.
Cette mine fait partie d’un projet intégré d’extraction, de transformation et d’exportation du phosphate.
La mine de Bled El Hadba « renferme une importante réserve de phosphate brut susceptible d’être exploitée pendant 80 ans avec plus de 1.200 millions tonnes dont plus de 800 millions exploitables », a déclaré Mohamed Arkab.
La production va commencer début 2027 avec la production de 6 millions tonnes/an de phosphate brut à Bled El Hadba et 5 millions tonnes/an de fertilisants à Oued Keberit dans la wilaya de Souk Ahras, selon l’agence officielle.
Arkab, a précisé que l’exploitation de ce gisement de phosphate sera fera par une « main d’œuvre algérienne à 100 % et par des compétences exclusivement nationales avec en tête les deux groupes Sonatrach et Sonarem assistés par des cadres de l’université algérienne ».
L’Algérie écarte les chinois de son projet de phosphate
En effet, les investisseurs chinois, qui devaient mettre six milliards de dollars sur la table, auraient fait preuve de capacités financières et techniques, assez largement insuffisantes.
Ainsi, plutôt que de laisser ce projet à des entités privées, les autorités ont préféré faire appel à deux organismes publics, la Sonatrach ainsi que la Sonarem. Les deux groupes auront des devoirs bien définis.
La Sonarem sera ainsi chargée de l’exploitation de la mine alors que Sonatrach va produire les fertilisants qui pourront ensuite être revendus sur le marché local ou bien exportés à l’international.
Des réserves naturelles exceptionnelles
L’Algérie continue ainsi de capitaliser sur ses sols particulièrement riches. Le ministère de l’Énergie et des mines, estime d’ailleurs que le pays est assis sur une véritable “mine d’or”.
En effet, les réserves de phosphate dont disposerait le pays seraient de plus de 3 milliards de tonnes, dont 1.2 milliard dans le seul gisement de Bled El Hadba.