La vice-présidente d’Equateur mise à pied pour abandon de poste

Le gouvernement équatorien a suspendu sans solde pour 150 jours la vice-présidente du pays, Veronica Abad, pour « abandon injustifié » de son poste, a annoncé ce samedi 9 novembre 2024 le ministère du Travail.

Cette sanction disciplinaire est un nouvel épisode des relations exécrables entre le président de droite Daniel Noboa et sa vice-présidente, à qui il doit en principe confier le pouvoir en janvier s’il veut faire campagne pour sa réélection.

M. Noboa, qui ne peut légalement révoquer sa vice-présidente élue en même temps que lui en 2023, a nommé Mme Abad ambassadrice d’Equateur en Israël en décembre 2023.

En septembre, en raison de l’aggravation du conflit au Proche-Orient, Veronica Abad avait été transférée à Ankara pour des raisons de sécurité.

Sa mise à pied pour cinq mois, signée par une fonctionnaire du service des ressources humaines du gouvernement, est due au fait qu’elle est arrivée à son nouveau poste en Turquie avec cinq jours de retard.

En août, Mme Abad avait porté plainte contre M. Noboa pour violences sexistes dans le but de le faire destituer. Le président avait dénoncé une « trahison ».

Daniel Noboa compte briguer un second mandat à la présidentielle de février 2025. La Constitution du pays dispose que le chef de l’Etat peut faire campagne pour sa réélection, à condition de confier ses pouvoirs au vice-président pendant ce temps.

La campagne électorale débute officiellement en janvier, soit pendant la mise à pied de Mme Abad.

Le président Noboa « a cherché par tout moyen à empêcher l’exercice de la fonction publique à Mme la vice-présidente, mais a aussi essayé de la menacer, de l’intimider, de la harceler dans le dessein de provoquer sa démission et d’éviter ainsi la succession présidentielle », a déploré l’avocat de Mme Abad, Damian Armijos.

En juin dernier, le Parlement équatorien avait refusé de lever l’immunité de Mme Abad, que le parquet souhaitait poursuivre pour une affaire de corruption impliquant un de ses fils. La vice-présidente avait dénoncé une « persécution ».

© AVEC AFP

source