Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, en guerre contre les paramilitaires, a annoncé un remaniement ministériel avec le remplacement de quatre ministres, ne dit pas ceux des Affaires étrangères et des Médias.
L’annonce faite dimanche 3 novembre 2024, intervient alors que ce pays d’Afrique de l’Est connaît le plus important déplacement de population au monde, est menacé de famine et à la recherche d’une aide internationale, selon l’ONU.
Dans un message publié sur son compte Facebook, le Conseil de souveraineté transitoire, au pouvoir au Soudan, a déclaré que le général Burhane avait approuvé notamment le remplacement des ministres des Affaires étrangères, des Médias, des Affaires religieuses et du Commerce.
La guerre civile qui a débuté en avril 2023 oppose les militaires aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement de son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo.
Depuis lors, le gouvernement soudanais opère depuis la ville orientale de Port-Soudan, qui est restée largement à l’abri de la violence.
Le conseil n’a pas révélé les raisons de ce remaniement, mais il coïncide avec une montée de la violence dans l’État d’al-Jazira, au sud de la capitale Khartoum, et dans la vaste région du Darfour-Nord, à l’extrême ouest du Soudan, à la frontière du Tchad.
Vendredi, le porte-parole du chef des Nations Unies, Antonio Guterres, a condamné les attaques perpétrées par des paramilitaires à al-Jazira.
Le nouveau chef de la diplomatie, Ali Youssef al-Sharif, un diplomate à la retraite qui fut auparavant ambassadeur du Soudan en Chine et en Afrique du Sud, succède à Hussein Awad Ali, qui occupait ce poste depuis sept mois.
Le journaliste et présentateur de télévision Khalid Ali Aleisir, basé à Londres, a été nommé ministre de la Culture et des Médias.
Autres nouveaux venus à la faveur du remaniement, Omar Banfir au ministère du Commerce, et Omar Bakhit au ministère des Affaires religieuses.
Au cours des deux dernières semaines, les RSF ont multiplié les attaques contre les civils à al-Jazira, après l’annonce par l’armée de la défection d’un commandant des FSR.
Selon un décompte de l’AFP basé sur des sources médicales et militantes, au moins 200 personnes ont été tuées à al-Jazira en octobre.
L’ONU rapporte que les violences ont contraint environ 120.000 personnes à quitter leur domicile.
Au total, le Soudan compte plus de 11 millions de déplacées, tandis que 3,1 millions supplémentaires ont trouvé refuge au-delà des frontières, selon l’Organisation internationale pour les migrations.
Avec AFP