Le Fonds Monétaire International (FMI) commencera mardi à passer en revue le programme de prêt de 46 mois à l’Égypte, a déclaré dimanche 3 novembre 2024 le Premier ministre Moustafa Madbouli.
L’examen, initialement prévu pour la fin septembre, fait partie d’un accord de prêt que l’Égypte a signé avec le FMI en avril, qui a été porté plus tôt cette année de 3 à 8 milliards de dollars pour aider le pays à gérer ses défis économiques.
Cet examen doit aboutir à débloquer 1,2 milliard de dollars de nouveaux financements du FMI.
« L’équipe du FMI commencera mardi à travailler avec la banque centrale égyptienne et les ministères concernés pour mener à bien l’examen », a déclaré M. Madbouli lors d’une conférence de presse au Caire avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
La directrice du FMI a salué « l’engagement et les actions entreprises par l’Égypte », notamment l’adoption d’un « système de change flexible », le renforcement du « rôle du secteur privé » et la fin des « subventions non ciblées ».
La chef du FMI a également déclaré que « si les conditions sont devenues plus difficiles, ce n’est pas de votre faute, mais à cause du conflit dans votre voisinage ».
Plus tôt dimanche, Mme Georgieva avait rencontré le président égyptien Abdel Fattah El Sisi, qui a déclaré que son pays « accorderait la priorité à l’allégement du fardeau que représente l’inflation sur les citoyens », en se concentrant sur la réduction de la hausse des prix, en attirant les investissements et en renforçant le secteur privé.
Le mois dernier, le gouvernement égyptien a augmenté les prix du carburant de 17%, tandis que l’inflation a atteint 26,4% en septembre.
Lors d’une conférence en octobre, le président égyptien avait déclaré que son gouvernement pourrait reconsidérer le programme s’il créait une « pression insoutenable », citant notamment les défis liés à l’instabilité régionale, en particulier le conflit à Gaza.
Malgré la hausse du coût de la vie, Mme Georgieva a déclaré que les Égyptiens « verront les bénéfices de ces réformes dans une économie égyptienne plus dynamique et plus prospère ».
Elle a dit s’attendre à ce que l’inflation égyptienne tombe à 16 ou 17% d’ici la fin de la prochaine année fiscale (juin 2025) après avoir culminé à 37% l’année dernière avant de retomber à 25-26% cette année.
Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a cité la semaine dernière parmi les défis de l’économie égyptienne, les conflits à Gaza, au Liban et au Soudan ainsi qu’une baisse des revenus du canal de Suez.
« La réduction du volume des échanges commerciaux transitant par le canal de Suez a affecté les revenus de plus de 60 à 70%, ce qui représente un manque à gagner de 4,5 à 5 milliards de dollars », a déclaré Azour.
En mai, le FMI a déclaré que le trafic transitant par le canal de Suez avait chuté de 66% en avril, les navires s’éloignant de la mer Rouge pour éviter les attaques des Houthis soutenus par l’Iran.
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