Les États-Unis concrétisent leur engagement de 90 milliards de francs CFA (150 millions de dollars) envers la mine de graphite la plus importante d’Afrique : celle de Balama au Mozambique.
La décision a été officialisée le 30 octobre 2024 par la socitété australienne Syrah Resources, exploitante de la mine.
La Development Finance Corporation (DFC) américaine structure ce financement sur un horizon de treize ans, jusqu’en mai 2037, avec un premier versement significatif de 73 millions de dollars prévu dès novembre 2024.
Cette injection de capitaux vise à soutenir l’exploitation de Balama par Syrah Resources, dans un contexte où le graphite devient un enjeu crucial pour l’industrie des batteries électriques.
Notons que l’initiative s’inscrit dans une stratégie américaine visant à contrebalancer la domination chinoise sur le marché du graphite raffiné, où Pékin contrôle actuellement 90% de la production mondiale.
L’engagement américain traduit une volonté de diversifier les chaînes d’approvisionnement en minerais essentiels, particulièrement dans le contexte de la transition énergétique.
La pertinence de cet investissement prend tout son sens dans la relation établie entre Syrah Resources et Tesla, le géant américain de l’automobile électrique.
Le graphite extrait de Balama est transformé en Louisiane, créant ainsi une chaîne d’approvisionnement alternative aux circuits chinois traditionnels.
Paradoxalement, ce soutien financier intervient dans une période complexe pour Syrah Resources, qui a dû suspendre sa production face à la saturation du marché mondial.
Les chiffres sont éloquents : les ventes ont chuté de moitié, passant de 23 200 tonnes au troisième trimestre 2023 à 11 800 tonnes sur la même période en 2024.
Cette situation illustre la complexité du marché des matières premières stratégiques, où les considérations géopolitiques se heurtent aux réalités économiques.
Le financement des États-Unis apparaît ainsi comme un pari sur l’avenir pour la plus grosse mine de graphique d’Afrique. Elle servira à maintenir une capacité de production rapidement mobilisable en fonction des besoins du marché.
L’engagement américain au Mozambique révèle également une nouvelle dimension de la compétition internationale pour les ressources africaines.
Au-delà du simple aspect commercial, ce financement représente un instrument de soft power, permettant aux États-Unis de renforcer leur présence sur le continent face à l’influence croissante d’autres puissances, notamment la Chine.