Le Sénégal s’engage dans des pourparlers d’une importance capitale avec le FMI sur une question de plus de 1000 milliards.
Concrètement, le Sénégal veut renégocier auprès du FMI son programme économique de 1,8 milliard de dollars, soit plus de 1000 milliards de francs CFA.
Pour rappel, cette initiative fait suite à un audit gouvernemental révélant des écarts substantiels dans les comptes publics hérités de l’administration précédente.
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a reconnu la nécessité d’une mise à jour complète du programme, annonçant des discussions qui devraient aboutir au premier trimestre 2025.
Une démarche qui intervient après la suspension du second décaissement prévu cette année, le premier versement de 279 millions de dollars ayant déjà été effectué en 2023.
Les chiffres dévoilés par l’audit ordonné par le président Bassirou Diomaye Faye sont alarmants : le déficit budgétaire réel atteint 10,4% du PIB sur la période 2019-2023, presque le double des 5,5% initialement déclarés.
Plus préoccupant encore, la dette publique culminerait à 83% du PIB en 2023, révélant un écart de 2000 milliards FCFA avec les estimations antérieures.
Face à ces révélations, les agences de notation ont réagi : Moody’s a dégradé la note du pays, tandis que S&P a adopté une perspective négative, citant l’opacité du profil d’endettement.
Néanmoins, le FMI, par la voix d’Abebe Aemro Selassi, directeur du département Afrique, manifeste sa volonté de collaborer avec Dakar, sous réserve de la validation des données par la Cour des comptes.
Cette situation cristallise les tensions politiques, avec un Premier ministre Ousmane Sonko pointant la responsabilité de l’ancien président Macky Sall, ce dernier maintenant avoir laissé un pays aux « indicateurs au vert ».
Une controverse qui illustre les défis de gouvernance auxquels fait face le Sénégal dans sa quête de transparence financière.