Au Cameroun, dirigé par Paul Biya, les nouvelles en provenance de l’Union européenne ne s’annoncent guère bonnes.
En effet, le pays vient d’essuyer un revers de taille. Concrètement, une critique cinglante du Conseil de l’Union européenne concernant la gestion de ses ressources forestières vient de tomber.
Il s’agit de la dénonciation de l’Accord de partenariat volontaire (APV-FLEGT) par Bruxelles.
Ce faisant, l’Union européenne a annoncé au Cameroun son intention de rompre l’accord commercial les liant sur l’exploitation forestière.
Pourquoi l’Union européenne prend une telle décision contre le Cameroun de Paul Biya ?
Dans les faits, alors que l’accord APV-FLEGT a été signé depuis 2011, l’UE déplore sa non-application.
« Cela fait 13 ans désormais que l’APV est entré en vigueur et le régime d’autorisation FLEGT n’a toujours pas vu le jour, ce qui revient à dire que l’APV n’est pas opérationnel », peut-on lire dans la décision de l’UE.
Qui plus est, l’Europe avance des chiffres qui sont accusateurs. Ils prouveraient que le refus d’application du traité par Yaoundé aurait accéléré l’exploitation illégale du bois de grande ampleur.
L’analyse des chiffres est sans appel : la perte de 900 000 hectares de couvert forestier en onze ans témoigne d’une gestion contestée des ressources naturelles.
Cette hémorragie verte, représentant 5% du patrimoine forestier national, s’est accompagnée d’un basculement stratégique vers les marchés asiatiques, moins regardants sur les normes environnementales que leurs homologues européens.
Cette réorientation commerciale, privilégiant l’Asie au détriment de l’Europe, n’a donc pas plus au Conseil de l’Union européenne.
Avec 20% des exportations nationales reposant sur le secteur du bois, selon l’Institut National de la Statistique, le régime de Paul Biya semble avoir fait le choix d’une rentabilité immédiate au détriment des engagements environnementaux.