Dans une lettre adressée au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, l’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-Afrique) dénonce une pratique inquiétante de trafic de sang au sein de l’hôpital Saint Joseph de Datcha. Ce trafic met en lumière des abus graves qui exposent la vie des patients, en particulier des enfants, à des risques accrus.
L’affaire remonte au 31 août 2024, lorsqu’un enfant de six ans, admis à l’hôpital pour une anémie sévère, a vu ses soins détournés à des fins commerciales illicites. Selon le témoignage recueilli par l’OPS-Afrique, après avoir été référé initialement au CHR-Atakpamé, l’enfant a été conduit par un infirmier de l’hôpital vers le service de chirurgie, où il a reçu une transfusion sanguine. Ce dernier a ensuite informé les parents que chaque poche de sang coûtait 15 000 francs CFA, un montant exigé à trois reprises sans la délivrance d’un reçu.
Ce tarif exorbitant a immédiatement éveillé des soupçons, d’autant plus que le prix officiel d’une poche de sang pédiatrique est de 3 500 francs CFA. En poursuivant ses investigations, le parent a découvert que le sang pouvait être acheté à un prix bien inférieur au CHR-Atakpamé, à seulement 6 000 francs CFA. Cette découverte a révélé un commerce illicite au sein de l’hôpital, organisé par certains membres du personnel.
Selon les informations obtenues par l’OPS-Afrique, ce réseau serait bien structuré. Une aide de laboratoire serait impliquée dans la conservation de poches de sang, qu’elle revendrait à des prix élevés avec la complicité de la direction de l’hôpital. Plus inquiétant encore, cette dernière stockerait du sang à son domicile dans le village d’Avétè. Il s’agit là d’une infraction manifeste au Code de la santé publique qui interdit formellement tout trafic de produits sanguins.
Dans sa lettre, l’OPS-Afrique appelle le ministre de la Santé à intervenir urgemment pour démanteler ce réseau et mettre fin à cette pratique inhumaine qui affecte les populations les plus vulnérables. Le Centre National de Transfusion Sanguine est également sollicité pour renforcer les contrôles et éviter que de tels abus ne perdurent.
Le trafic du sang, strictement prohibé par les articles 551 et 560 du Code de la santé publique, expose les contrevenants à des peines de prison allant jusqu’à trois ans et à des amendes de 500 000 à 5 millions de francs CFA. L’OPS-Afrique demande que ces sanctions soient appliquées avec toute la rigueur nécessaire pour protéger les droits des patients et rétablir la confiance dans les structures de santé.
Dans l’attente des actions concrètes du ministère, l’OPS-Afrique se tient prête à fournir toutes les preuves nécessaires pour faire la lumière sur cette affaire et garantir que justice soit rendue.
Lire la lettre de l’OPS-Afrique dans son intégralité
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