Il « mesure la gravité des accusations » mais ne se défendra pas « publiquement » : récusé par son parti La France insoumise après des soupçons de « faits graves à caractère s3xuel », le jeune député de l’Isère Hugo Prevost a annoncé sa démission.
La pression ne cessait de croître sur l’ancien syndicaliste étudiant âgé de 25 ans, élu en juillet 2024 député de la 1ère circonscription de l’Isère, avec de nombreux appels à jeter l’éponge, y compris de la part de sa propre suppléante, Salomé Robin.
Le groupe LFI à l’Assemblée avait expliqué avoir été saisi fin septembre par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et s3xuelles (CVSS) de LFI, « concernant des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales, antérieurs » à l’élection du député, et annoncé avoir « prononcé (son) exclusion ». Il avait également été exclu de LFI dans la foulée.
« Je mesure la gravité des accusations qui me sont faites. Je m’en suis défendu. Je n’y répondrai pas publiquement (…). Prenant acte de la décision du Groupe La France insoumise, Nouveau Front populaire, j’annonce dès aujourd’hui la démission de mon mandat », a réagi M. Prevost dans un communiqué sur X, après avoir observé le silence toute la journée.
« Au moment de présenter ma candidature pour le Nouveau Front populaire dans la 1ère circonscription de l’Isère, et lors de l’élection du 1er et 2nd tour, je n’étais pas au courant de l’existence des accusations qui sont aujourd’hui portées à ma connaissance« , ajoute-t-il.
« Je n’ai jamais cherché à nuire à l’intégrité de mes camarades et je veux avant toutes choses m’excuser auprès de toutes les personnes investies dans la campagne pour le choc qu’elles ont pu éprouver ces dernières heures », poursuit-il.
Contrôle politique et s3xuel
L’Union étudiante, qu’Hugo Prevost a co-fondée, rapportait de son côté dans un long communiqué avoir recueilli des « témoignages » faisant état de « faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère s3xuel ».
Ces faits « s’étalent sur une période de 2020 à 2024 et se seraient poursuivis après le départ de Hugo Prevost de l’équipe nationale (…) en mars », ajoute l’organisation étudiante, qui dénonce « une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes ».
L’organisation ajoutait que « la majorité des faits (…) étaient connus de certains depuis plusieurs mois voire plusieurs années » et appelait le député à démissionner.
Selon Mediapart, au moins quatre personnes accusent le jeune parlementaire de violences sexistes et s3xuelles, comprenant pour une femme des attouchements et des rapports non consentis, et pour les trois autres des « pressions constantes », du « harcèlement moral, s3xuel » et de propos sexistes au travail de 2020 à 2024.
Avec l’AFP