Le mardi 1ᵉʳ octobre 2024, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a tenu à son siège à Lomé au Togo la 89ᵉ session ordinaire de son conseil d’administration.
Durant cette session d’une journée, les officiels ont délibéré sur diverses problématiques financières que rencontrent les pays de la sous-région tout en envisageant des approches de solution avec une participation financière d’environ 3,8 milliards d’euros.
Allant dans ce sens, la Banque a validé deux financements majeurs, dont le premier d’une valeur de 90,560 millions d’euros en faveur de ACCESS Bank au Nigeria dans le secteur privé.
Ce financement servira, selon le Directeur général de la Banque, le Dr George Agyekum DONKOR, à relancer le commerce nigérian en soutenant les Petites et moyennes entreprises dans leurs opérations en lien avec le commerce.
Le second financement, d’une valeur de 60 millions d’euros, cette fois dans le secteur public, centré quant à lui sur l’État fédéré du Niger au Nigeria.
Points essentiels sur le financement de l’État fédéré du Niger
Le financement octroyé à l’État fédéré du Niger au Nigeria couvrira, en tout, trois projets. Le premier dans le domaine des infrastructures économiques du pays, le deuxième sur l’éducation et des soins de santé et enfin le dernier, destiné au transport.
Projet de construction du corridor économique vert de Madalla-Suleja à hauteur de 25,223 millions d’euros.
La BIDC finance à hauteur de 25,223 millions d’euros le projet de construction du corridor économique vert de Madalla-Suleja.
Ce projet a été initié par le gouvernement de l’État fédéré du Niger dans son Plan de développement du Grand Suleja 2024-2035.
Le corridor vert va améliorer les échanges commerciaux, renforcer les infrastructures pour les commerçants et soutenir le développement économique de la région.
Projet de transformation du complexe de l’ancien Secrétariat évalué à 19,42 millions d’euros.
En dehors du commerce, le financement de la BIDC au Nigeria va profiter au secteur de l’éducation et de la santé.
L’institution va financer la transformation du complexe de l’ancien Secrétariat en École Internationale de Médecine et des Sciences de la Santé, à Minna.
Selon le Directeur général de la BIDC, cette école sera « un centre de formation de classe mondiale ». Il formera pour la prochaine génération de professionnels de la santé et de chercheurs médicaux.
En outre, ce centre « permettra d’améliorer l’accès des citoyens à une éducation et à des services de santé de qualité, notamment à travers le plan stratégique de développement sanitaire de l’État fédéré du Niger (SSHDP-II) pour la période 2023-2025 ».
Le projet de construction de parcs modernes de stationnement de véhicules gros porteurs estimé à 16,185 millions d’euros.
Après le commerce, l’éducation et la santé, le secteur du transport bénéficiera aussi du financement de la BIDC.
Le gouvernement de l’État fédéré du Niger prévoit la construction de parcs de stationnement modernes pour poids lourds dans plusieurs villes (Mokwa, Tapa, Lambatta, Bida, Makera, Dikko, Tegina et Kontagora).
Ce projet vise à fluidifier la circulation et à offrir de meilleures commodités aux chauffeurs.
« En créant ces parcs modernes de stationnement, le gouvernement entend soutenir la croissance économique, renforcer la sécurité routière et optimiser l’ensemble du réseau de transport pour ses citoyens », indique George Agyekum DONKOR.
Ce projet, financé à hauteur de 16,185 millions d’euros par la BIDC, permettra également de créer des centres logistiques de niveau international.
Au-delà du financement de l’Etat fédéré du Niger au Nigeria, le conseil d’administration de la BIDC a porté un regard sur les 3 pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Un regard orienté vers l’AES
Le 28 janvier 2024, le trio (Niger – Mali – Burkina Faso) a annoncé son retrait à effet immédiat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Malgré ce fait historique qui a surpris plus d’un, la CEDEAO tout comme la BIDC n’a jamais tourné le dos à ces pays.
Lors de cette 89ᵉ session ordinaire de la BIDC (qui ne se veut pas une institution politique), la question des discussions entre la BIDC et les pays de l’AES aux fins de réduire considérablement leurs dettes a été soulevée.
Sur ce point, le DG de la BIDC a félicité le Burkina Faso qui n’a « pratiquement » pas de dette envers l’institution financière.
Le Directeur George Agyekum Donkor s’est également réjoui en expliquant que l’inflation est en train de chuter dans la plupart des pays.
Cela « augure de belles perspectives pour les pays de la sous-région » indique-t-il. Il a précisé que la baisse de « l’inflation induira aussi des réductions sur les taux de l’emprunt. Ce qui favorisera les activités économiques dans les différents pays ».
Pour rappel, la 89ᵉ session ordinaire a pris fin sous la satisfaction des représentants venus de différents pays de la sous-région.