Le tribunal de première instance d’Abidjan a condamné à deux ans de prison ferme, un cadre d’un parti d’opposition dissous en Côte d’Ivoire.
Il a été condamné pour des propos tenus sur sa page Facebook contre le président ivoirien, a appris l’AFP auprès de son avocat.
Mamadou Traoré, cadre du parti dissous Générations et peuples solidaires (GPS) de l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, a été placé en garde à vue le 8 août puis placé en détention le lendemain au pôle pénitentiaire d’Abidjan.
Jugé en « flagrant délit » (procédure de jugement accélérée), il a comparu le vendredi 16 août 2024 et a été reconnu coupable de « diffusion de nouvelles fausses de nature à porter atteinte au moral de la population » et d’ »atteinte à l’ordre public », a déclaré à l’AFP son avocat Me Souleymane Diallo.
Le procureur, Oumar Koné Braman, avait requis contre M. Traoré 36 mois de prison ferme pour avoir publié le 7 août sur sa page Facebook des propos dans lesquels il qualifiait de « dohi » (mensonges) des promesses de réalisations d’infrastructures et de mesures sociales faites, selon lui, par le président Alassane Ouattara et qui n’auraient pas été réalisées.
Dans sa publication Facebook, effacée depuis par l’auteur, mais consultée par l’AFP, M. Traoré disait également relayer une information affirmant que le matériel militaire utilisé lors du défilé de la fête de l’Indépendance, le 7 août, aurait été loué « à la force Takuba (mission de forces spéciales européennes au Sahel) chassée du Mali » et non à l’armée de Côte d’Ivoire.
Son avocat, Me Souleymane Diallo, considère qu’il n’y a pas d’infraction et dénonce un « procès politique ».
Son client, dit-il, « n’a jamais invité qui que ce soit à la révolte ni à la haine » mais reconnaît qu’il a tenu des propos « satiriques ».
En 2022, Mamadou Traoré avait été condamné à un an de prison ferme pour des faits similaires.
Un autre cadre du parti de Guillaume Soro, Kando Soumahoro, a été placé en détention après avoir été entendu dans le cadre d’une enquête pour « troubles à l’ordre public » et pour avoir signé un document au nom du parti GPS, lors d’un rassemblement de partis d’opposition à Abidjan le 9 août.