Depuis plusieurs décennies, l’immigration s’est imposée comme l’un des sujets les plus clivant et passionnés du débat public en Occident.
Dans ce contexte tendu, la Suède vient de marquer un tournant historique en matière de politique migratoire.
Pour la première fois en un demi-siècle, le pays nordique s’apprête à enregistrer un solde migratoire négatif.
Cette évolution spectaculaire marque une rupture nette avec la tradition d’accueil qui caractérisait jusqu’alors la nation scandinave.
Depuis les années 1990, la Suède s’était en effet distinguée par sa générosité envers les demandeurs d’asile, accueillant massivement des réfugiés fuyant les conflits en ex-Yougoslavie, en Syrie, en Afghanistan, en Somalie, en Iran et en Irak.
Ce changement de cap s’explique en grande partie par l’arrivée au pouvoir en 2022 d’une coalition conservatrice soutenue par l’extrême droite.
Le Premier ministre Ulf Kristersson, chef de file des conservateurs, s’était engagé durant sa campagne à restreindre drastiquement l’immigration.
Deux ans plus tard, force est de constater que cette promesse électorale s’est traduite dans les faits.
Immigration : la Suède, un modèle pour l’Europe ?
Le cas suédois pourrait influencer d’autres pays de l’Union européenne, où la gestion de l’immigration fait l’objet de débats intenses.
La capacité de la Suède à inverser sa courbe migratoire risque d’alimenter les discussions déjà houleuses sur le sujet.
Certains verront dans cette évolution la preuve qu’une politique volontariste peut rapidement modifier les flux migratoires.
D’autres, en revanche, s’inquiéteront des répercussions humaines et économiques d’un tel changement de cap.