Dans les couloirs du pouvoir au Niger, un an après le coup d’État qui a porté le général Tiani à sa tête, se joue une partie d’échecs économique aussi subtile que risquée.
Le 1er août dernier, Niamey s’est lancé dans une opération financière audacieuse sur le marché régional, tentant de lever 20 milliards FCFA via des Bons assimilables du Trésor (BAT).
Ce nouveau prêt ; un geste audacieux du Niger
Cette manœuvre, survenant dans le sillage d’une précédente levée de fonds réussie, révèle un gouvernement jonglant entre pragmatisme et nécessité.
Pourtant, le résultat de cette nouvelle tentative laisse entrevoir les fissures d’un édifice économique fragilisé. Avec seulement 12,54 milliards FCFA récoltés, le Niger se trouve confronté à une réalité implacable : la confiance des investisseurs s’érode.
Le tableau qui se dessine est saisissant. Des taux de rendement atteignant des sommets inédits, flirtant avec les 10%, traduisent une méfiance grandissante du marché.
Plus frappant encore, l’absence totale d’investisseurs du Niger dans cette opération sonne comme un avertissement silencieux.
Ce sont les voisins du Niger qui ont répondu à l’appel : le Togo en tête, suivi du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau et du Sénégal.
Une solidarité régionale qui masque mal les défis colossaux auxquels le régime de Tiani doit faire face.
Dans ce ballet financier où chaque mouvement compte, le Niger de Tiani joue une partition périlleuse.
Entre besoin de financement et quête de légitimité économique, le pays marche sur un fil, sous le regard attentif d’une communauté internationale aux aguets.